Nocturnes du patrimoine: flânerie studieuse dans l’ancienne médina de Casablanca

Lors d'une visite de l'ancienne médina, à l'occasion des 4èmes Nocturnes du patrimoine, organisées par l'association Casamémoire, le 22 mars 2024.

Le 23/03/2024 à 20h51

VidéoL’association Casamémoire a lancé, le vendredi 22 mars, la 4ème édition des Nocturnes du patrimoine de Casablanca. Cette série de promenades culturelles ramadanesques, guidées par des bénévoles de l’association, a attiré un public nombreux. Au cœur de cette flânerie studieuse: une redécouverte nocturne de Casablanca sous un nouveau jour, mettant en lumière son riche héritage architectural et urbain, tout en partageant les récits captivants de son histoire. Reportage.

Cette quatrième édition des Nocturnes du patrimoine de Casablanca se veut, selon Karim Rouissi, président de Casamémoire, une immersion, le temps d’une soirée de ramadan ouverte à tous, pour redécouvrir trois lieux historiques et emblématiques de la ville blanche: l’ancienne médina, le centre-ville et les Habous. Le départ est prévu toutes les 15 minutes dès 21h00 à la Sqala pour le circuit de l’ancienne médina, à la Place Mohammed V pour celui du centre-ville, et à l’ancienne Mahkama du Pacha pour le périple dans le quartier des Habous.

La caméra dépêchée par Le360 a choisi le premier circuit, pour plonger dans l’ancienne médina derrière les pas de Samba Soumbounou, notre guide bénévole, qui a exposé un aperçu du parcours. «Nous nous attelons à explorer chaque facette de ce quartier emblématique, depuis ses premiers habitants jusqu’à son rôle dans les échanges commerciaux internationaux. Nous remontons à l’époque des Berghouata, jusqu’à l’arrivée des Portugais. Et nous explorons également l’ouverture du port de Casablanca en 1830, jusqu’à l’arrivée des Espagnols avec le commerce des céréales», détaille-t-il.

De son côté, Amine Hannaoui, guide spécialisé dans le patrimoine moderne, souligne l’importance du plan de réhabilitation de l’ancienne médina de Casablanca. «Il faut réconcilier cette ville avec ses habitants et susciter un intérêt renouvelé chez les Marocains et les étrangers. Cela passe par la réhabilitation des bâtiments, mais aussi par un changement de mentalité au sein des résidents du quartier», argumente-t-il.

«L’ancienne médina de Casablanca détient une histoire riche, remontant à plusieurs siècles avant Jésus-Christ. Peu de villes peuvent se vanter d’avoir, à moins de trente mètres, une synagogue, une église et une mosquée. Cela témoigne d’une tolérance religieuse et d’une ouverture d’esprit remarquables pour l’époque», ajoute-t-il.

Parmi les participants à la tournée nocturne, l’enthousiasme est palpable. «Ces nocturnes sont une formidable opportunité de redécouvrir notre ville d’une manière différente. C’est aussi l’occasion d’apprendre de nouvelles choses sur l’histoire de notre propre ville. Je me sens presque comme une touriste, sortant de cette promenade avec autant de plaisir que de savoir», s’extasie Mounia, jeune Casablancaise, visiblement plus fière que jamais de son appartenance à cette ville.

Dans l’ancienne médina, chaque arrêt évoque un souvenir et chaque mur raconte l’histoire des figures emblématiques qui y ont un jour résidé, de Mohammed Benjelloun, fondateur du Wydad de Casablanca, au rabbin Haïm Pinto, ou encore le général Lyautey.

Au cœur de l’ancien Anfa, se dressent encore les anciens consulats étrangers, le fameux Café du commerce, ou encore la mosquée Oulad El Hamra, célèbre pour avoir accueilli la prière de trois rois du Maroc: feu Mohammed V, feu Hassan II et Mohammed VI. Comme un symbole de la richesse historique que renferme Casablanca, un trésor de mémoire que s’emploie à déterrer l’association Casamémoire.

Par Ryme Bousfiha et Said Bouchrit
Le 23/03/2024 à 20h51