Rabat: la fourrière municipale livrée à la rouille

La fourrière de Hay Hassani à Casablanca.

Fourrière.. DR

Revue de presseCe service municipal, toujours en activité, se trouve dans une situation catastrophique. Les véhicules abandonnés et les épaves sont devenus une source de nuisance et même un danger pour les riverains. Une revue de presse du quotidien Al Akhbar.

Le 03/05/2024 à 23h36

Des dizaines de voitures sont devenues des épaves. Des voix s’élèvent pour la réhabilitation de la fourrière municipale de la capitale. La Conseil de la ville promet de la transférer avec le quartier industriel, mais rien n’est encore fait, rapporte le quotidien Al Akhbar dans sa livraison du week-end des 4 et 5 mai.

Pendant ce temps, poursuit le quotidien, les propriétaires de voitures et motos ayant fait l’objet d’une procédure de mise en fourrière entament les démarches nécessaires pour ester en justice le Conseil de la ville. Leurs véhicules, y compris les deux roues, ont pâti des conditions d’entreposage dans la fourrière.

Ces mêmes propriétaires, ajoute Al Akhbar, dénoncent «l’anarchie dans laquelle se trouve ce service municipal». Ce qui, d’après le quotidien, cause des dégâts importants aux véhicules qui sont entreposés dans des conditions non conformes.

Cela d’autant que le nombre de véhicules mis en fourrière est si important qu’ils encombrent tous les accès du lieu. Selon le quotidien, ce n’est pas seulement une question de gestion, mais aussi de manque d’espace. Ce qui pousse aujourd’hui plusieurs élus municipaux à en demander la réhabilitation et la mise à niveau.

Le plus grave est sans doute la présence de 150 voitures abandonnées et en état de délabrement et des centaines de motos que personne ne réclame.

Cela sans parler des tonnes de ferrailles qui sont également amoncelées sans aucune forme d’organisation ou de contrôle. Le pire, c’est que les véhicules, tout comme la ferraille, peuvent contenir des substances inflammables, avec ce que cela suppose de danger pour l’environnement immédiat de la fourrière dans le quartier populaire d’Yaâcoub El Mansour.

Cette question a été déjà soulevée par des conseillers municipaux, révèle le quotidien, lors d’une session du Conseil de la ville. Ce dernier étant dans l’incapacité d’ouvrir une nouvelle fourrière, il n’a pu lancer d’opération de vente aux enchères des véhicules et des épaves abandonnés.

Ce qui a eu pour conséquence, estime Al Akhbar, la perte pour la ville de ressources financières importantes. La vente aux enchères de voitures de luxe, d’une valeur d’au moins 500.000 dirhams, abandonnées par leurs propriétaires, aurait pu rapporter d’importantes sommes à la caisse du Conseil. Au lieu de cela, ces véhicules ont été laissés à l’abandon, se dégradant progressivement jusqu’à devenir des épaves sans valeur.

Bref, conclut le quotidien, la situation de la fourrière municipale continue de se détériorer et ce point n’a jamais figuré à l’ordre du jour des réunions du Conseil de la ville. Elle est même devenue une source de nuisance pour les riverains, au point de pousser de nombreuses associations locales à se plaindre, elles aussi, de cette situation.

Par Amyne Asmlal
Le 03/05/2024 à 23h36