Aides directes du RSU: polémique autour de l’indice socio-économique

Photo d'illustration.

DR

Revue de presseTrois mois après leur lancement, de nombreux chefs de familles se sont retrouvés subitement privés des aides directes du Registre social unifié (RSU) qui leur étaient allouées. Différentes personnes, de diverses catégories socioprofessionnelles, sont concernées et doivent désormais actualiser leur indice socio-économique. Une revue de presse d’Al Ahdath Al Maghribia.

Le 03/04/2024 à 20h45

Des chefs de famille ayant bénéficié à trois reprises de l’aide directe ont cessé de la percevoir, sans qu’ils n’en sachent la raison. Mécontents et déçus, ils affirment qu’il n’y a, selon eux, aucune raison valable justifiant la suspension de l’aide qu’ils recevaient.

Selon Al Ahdath Al Maghribia de ce jeudi 4 avril 2024, pour toute interaction, il leur a été demandé de se connecter sur une plateforme dédiée.

Ils y ont découvert, stupéfaits, que leur «indice socio-économique» avait augmenté, dépassant le score de 9,74, un plafond au-dessus duquel ils ne peuvent plus prétendre à cette aide directe.

Plus encore, ces chefs de familles ont aussi été informés qu’il ne peuvent plus bénéficier de l’AMO Tadamoun, et ont été invités à s’acquitter de leurs cotisations auprès de la CNSS, s’ils veulent continuer à bénéficier d’un régime d’assurance-maladie.

L’aide que percevaient ces bénéficiaires leur permettait, expliquent-ils, de faire face à la hausse du coût de la vie, car ils ne disposent pas de moyens de subsistance réguliers.

Plusieurs d’entre eux n’arrivent pas à comprendre pour quelle raison ils ont subitement été privés de cette aide, après en avoir bénéficié sur trois mois successifs.

Des leaders politiques ont immédiatement tenté de tirer profit de cette polémique, comme les députés du Parti du progrès et du socialisme (PPS, opposition), dont le groupe parlementaire a adressé une question écrite à ce propos à Fouzi Lekjaâ, ministre délégué au Budget.

Contestant la suspension brutale de cette aide, le groupe du PPS au Parlement a aussi critiqué «l’absence de précision» dans le calcul des indicateurs sur la base desquels l’indice social de chaque famille est défini.

Selon Al Ahdath Al Maghribia, qui publie des extraits de cette question des députés du PPS, ces indicateurs «ne prennent pas en compte l’évolution de la situation économique, sociale et culturelle de notre pays».

Le système informatique développé pour le Registre social unifié (RSU), ont-ils expliqué, ne fait aucune différenciation entre ceux qui ont vraiment besoin de cette aide et ceux qui n’en ont pas une nécessité urgente, mais y prétendent tout de même.

Le quotidien précise que les bénéficiaires déçus ne savent pas que les informations et les données personnelles qu’ils ont fournies lors de leur inscription sont par la suite vérifiées. Ce recoupement s’effectue grâce à une programmation qui permet de croiser des informations contenues dans différentes bases de données.

Le système de gestion du RSU est ainsi connecté, par exemple, aux bases de données des régies ou des sociétés de distribution de l’eau et d’électricité, de la Conservation foncière, de l’Agence nationale de la sécurité routière (Narsa) ou encore du Registre de commerce.

Si les informations relevées ne correspondent pas à celles qui ont été fournies par le demandeur, celui-ci est alerté par un courrier postal ou par un SMS, où il lui est demandé de communiquer son indice socio-économique actualisé.

Selon des interlocuteurs interrogés par le quotidien, la suspension par ailleurs injustifiée de ces aides à plusieurs familles peut aussi s’expliquer par des raisons d’ordre purement technique.

Il s’agit, en premier lieu, de veuves préalablement répertoriées dans des rubriques appelées à être modifiées dans les prochaines semaines, ainsi que d’autres veuves, quant à elles invitées à fournir des informations complémentaires sur leur défunt mari. Ces personnes, assurent les sources d’Al Ahdath Al Maghribia, pourront de nouveau recevoir l’aide du RSU.

Il y a aussi d’autres personnes qui en ont été exclues, et qui ne bénéficient pas non plus de l’AMO Tadamoun, parce qu’elles ne se sont pas acquittées auprès de la CNSS de leurs cotisations pour ce régime d’assurance-maladie obligatoire. Le versement de leurs aides pourra reprendre dès que les sommes dues à la CNSS lui auront été versées.

D’autres cas, très nombreux, à s’être retrouvés privés de cette aide, concernent des personnes actives dans les secteurs de l’agriculture, du commerce, de l’artisanat, mais aussi des salariés, des auto-entrepreneurs, entre autres personnes actives, qui n’ont pas, eux non plus, encore réglé les arriérés de leurs cotisations auprès de la CNSS.

Par Amyne Asmlal
Le 03/04/2024 à 20h45