Ferhat Mehenni, président du MAK: «La Kabylie vient de montrer sa détermination à obtenir son indépendance par la voie pacifique»

Ferhat Mehenni, président du Gouvernement provisoire kabyle.

Ferhat Mehenni, président du MAK et du gouvernement provisoire kabyle.. dr

Ferhat Mehenni, président du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), a accepté de commenter pour Le360 la marche organisée à Paris le 16 avril. Le vétéran de la lutte kabyle pour l’indépendance affirme, par la même occasion, que son mouvement ne pliera pas devant les exactions du pouvoir militaire algérien.

Le 18/04/2023 à 09h03

«La Kabylie vient de montrer sa détermination à obtenir son indépendance par la voie pacifique. Les marches du 16 avril 2023 à Paris, Montréal, San Francisco... sont édifiantes», affirme Ferhat Mehenni dans des déclarations pour Le360.

Le président du MAK se réjouit du soutien grandissant dont bénéficie la cause kabyle à travers le monde. «Cette année, nous avons eu le soutien de nombreux peuples à travers leurs représentants qui ont brandi leurs drapeaux durant la grandiose manifestation parisienne», se félicite le leader kabyle, également président de l’ANAVAD, le gouvernement provisoire kabyle en exil.

Il est cependant ulcéré par le traitement réservé par les médias français, toutes catégories confondues, à la grande manifestation de Paris. «Nous dénonçons le black-out des médias français qui, prompts à couvrir n’importe quelle marche, même de quelques individus, brillent par leur absence et leur mutisme dès lors qu’il s’agit des Kabyles avec leurs dizaines de milliers de manifestants», explique Ferhat Mehenni.

«Merci à ceux qui nous ont soutenus, dont des Marocains, des Israéliens, des Catalans, des Canariens, des Écossais, des Québécois, des Kurdes, des Américains, des Amazighs libyens, des Allemands…», conclut le chef de file du MAK.

Même ton de fierté et de détermination chez Aksel Bellabbaci, conseiller présidentiel et chargé de mission auprès de l’ANAVAD et du MAK. Sollicité par Le360, il déclare: «C’était une marche grandiose avec plus de 20.000 manifestants qui se sont donné rendez-vous à 14 heures pour marcher de la place de la Bastille à la place de la Nation.»

«Nous avons réitéré notre droit à l’autodétermination et la libération de tous les détenus kabyles. Il faut que le régime algérien cesse ses pratiques qui datent des années 1970. Il faut que ce régime mette un terme à la torture et au viols des détenus kabyles», ajoute Aksel Bellabbaci, qui se félicite aussi de la grande mobilisation du 16 avril à Paris.

«Lors de cette marche, on a enregistré la participation d’artistes et d’intellectuels kabyles, mais aussi de dizaines de délégations étrangères venues soutenir l’indépendance de la Kabylie. Dans cette liste de peuples, il y avait la présence d’une vingtaine de Marocains venus nous soutenir», nous révèle ce jeune responsable du MAK.

Et les Kabyles ne comptent pas s’arrêter à ce stade. «C’est le printemps et pour nous, c’est la saison des combats. Là, on attend l’échéance du 20 avril et les manifestations en Kabylie. Nous espérons qu’elles vont bien se passer, sachant que le pouvoir algérien, et nous le savons par expérience, ne s’impose pas de limites pour réprimer», rappelle Aksel Bellabbaci.

«La marche de Paris, de toutes les manières, était notre réponse à ce régime algérien qui avait classé le MAK comme étant un mouvement terroriste. La présence des femmes était vraiment exceptionnelle et cela montre le caractère pacifiste de notre action», insiste le jeune leader kabyle, qui promet que son mouvement ne lâchera jamais prise. «Nous allons continuer ce combat, jusqu’au dernier souffle pour libérer nos terres.»

Par Mohammed Boudarham
Le 18/04/2023 à 09h03