Alors que Pretoria manœuvre pour imposer le Sahara dans son agenda, les BRICS assènent une nouvelle claque à l’Afrique du Sud

Lors d'une réunion du groupement des BRICS à Moscou, en Russie, en avril 2024.

Lors d'une réunion du groupement des BRICS à Moscou, en Russie, en avril 2024.

Jeudi 2 mai à Moscou, lors d’une réunion consacrée à la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, le groupement des BRICS a opposé un niet catégorique à des tentatives menées par le vice-ministre sud-africain des Affaires étrangères, visant à intégrer la question du Sahara à l’ordre du jour des débats. Premier pays à rejeter en bloc la vaine manœuvre de Pretoria: la Russie.

Le 03/05/2024 à 15h18, mis à jour le 03/05/2024 à 15h49

Ils ne désespèrent pas. Ainsi en va-t-il des dirigeants sud-africains qui ne ratent aucune occasion, soit pour imposer le front séparatiste du Polisario là où Pretoria est invitée, soit pour tenter de servir de relais ou de tremplin à ses thèses. À chaque fois, avec le même niveau d’échec et de déception. C’était le cas jeudi 2 mai dernier à Moscou lors d’une réunion des vice-ministres des Affaires étrangères et des envoyés spéciaux des BRICS pour la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.

Une rencontre qui a servi de prétexte pour que l’Afrique du Sud tente une nouvelle manœuvre voulant inscrire le conflit artificiel autour du Sahara marocain à son ordre du jour. Le tout par la voix du vice-ministre sud-africain des Affaires étrangères, apprend Le360. La tentative a été tuée dans l’œuf, la Russie ayant été parmi les premiers pays du groupement à rejeter la proposition sud-africaine, l’idée ayant été jugée peu sérieuse et n’ayant aucun mérite à être retenue et encore moins à être traitée.

Il faut dire que les responsables présents avaient bien mieux à faire. La réunion a abordé la situation au Soudan, à Gaza et dans d’autres points d’influence, tout en discutant de la stabilité et de la conjoncture politique au Moyen-Orient, une région du monde aujourd’hui au centre de l’attention mondiale, avec des attentes croissantes quant à une escalade des conflits, notamment entre Israël et le Hamas, qui pourrait affecter la paix, la sécurité et l’économie mondiale, et non seulement la région elle-même.

À l’arrivée, et s’agissant du Sahara, une position commune de tous les pays membres des BRICS, hors l’Afrique du Sud, ignorant un vrai faux conflit monté de toutes pièces par l’Algérie voisine et entretenu à des fins idéologiques (mais pas que…) par Pretoria. Soucieux d’éviter d’impliquer le groupe dans l’alimentation des conflits plutôt que de chercher à les résoudre, les participants ont été unanimes à affirmer que l’idée de soulever la question du Sahara marocain n’était pas judicieuse.

Le tout, à la grande déception du délégué sud-africain qui s’est retrouvé isolé. De par son caractère éminemment artificiel, c’est naturellement que le sujet n’était pas acceptable pour les BRICS, un groupement qui n’a évidemment que faire d’un conflit qui ne repose pas sur une logique historique, d’autant plus que la question est bien connue de tous les participants.

L’essor du rôle économique et politique des BRICS, en particulier après l’adhésion de nouveaux pays, dont de fervents défenseurs de l’intégrité territoriale du Royaume, comme l’Arabie saoudite ou les Émirats arabes unis, suppose, n’en déplaise à Pretoria, qu’ils assument un rôle plus marqué dans la construction d’un nouveau monde multipolaire. C’est sans doute la raison qui a incité la Russie et les autres États membres à rejeter la proposition de l’Afrique du Sud, en accord avec la réalité et l’histoire, et à éviter toute implication dans la création de conflits sans fondement. Loin des petits calculs de l’Afrique du Sud et des détracteurs du Maroc qui se cachent derrière.

Par Tarik Qattab
Le 03/05/2024 à 15h18, mis à jour le 03/05/2024 à 15h49