À l’annonce de la mise en service du GME en flux inversé, Alger exprime sa rage impuissante

La ministre espagnole de la Transition écologique, Teresa Ribera, et son homologue algérien, Mohamed Arkab, le 27 octobre 2021, à Alger.

La ministre espagnole de la Transition écologique, Teresa Ribera, et son homologue algérien, Mohamed Arkab, le 27 octobre 2021, à Alger. . DR

L’Algérie voit d’un mauvais œil le partenariat énergétique noué entre le Maroc et l’Espagne, visant à inverser les flux du Gazoduc Maghreb-Europe (GME). Dans un nouveau geste d’hostilité à l’égard du Royaume, le ministre algérien de l'Energie et des Mines va jusqu’à menacer de couper ses livraisons de gaz aux clients espagnols. Pitoyable.

Le 27/04/2022 à 21h35

Mohamed Arkab, ministre algérien de l'Energie et des Mines, a été informé «ce jour par message électronique, par son homologue espagnole, Teresa Ribera, de la décision de I'Espagne d'autoriser le fonctionnement, en flux inversé, du Gazoduc Maghreb Europe (GME)», a indiqué mercredi 27 avril 2022, le ministère algérien dans un communiqué, rapporte l'agence de presse du régime, APS.

«Cette opération interviendra ce jour ou demain», précise le communiqué.

A cet effet, ajoute la même source, le ministère de l'Energie et des Mines tient à préciser que tout acheminement de «quantités de gaz naturel algérien livrées à l'Espagne, dont la destination n'est autre que celle prévue dans les contrats, sera considéré comme un manquement aux engagements contractuels, et par conséquent, pourrait aboutir à la rupture du contrat liant la Sonatrach à ses clients espagnols».

Le ton menaçant du communiqué du ministère algérien exprime un sentiment de haine et une rage impuissante à l’égard du Maroc qui vient de signer son entrée sur le marché international du gaz naturel liquéfié (GNL). En effet, le Maroc s’apprête à recevoir les premières livraisons de gaz destinées à alimenter les deux centrales de Ain Beni Mathar et Tahaddart, à l’arrêt depuis la rupture du contrat entre le Maroc (ONEE) et l’Algérie (Sonatrach), fin octobre dernier.

Lors de son point de presse, vendredi 15 avril dernier, la ministre de la Transition énergétique, Leila Benali, a pourtant insisté sur le fait que le Maroc ne va pas s’approvisionner ni du marché espagnol, ni de celui européen. L’Espagne va juste mettre à la disposition du Maroc ses infrastructures (tronçon espagnol du GME, unités de regazéification) pour acheminer le gaz vers le Maroc en inversant les flux du GME.

«Sur la partie molécule, les équipes marocaines se sont mises face à des traders chevronnés et ont pu développer une capacité de négociation qui n’existait pas avant. Le Maroc n’avait jamais acheté le GNL», a expliqué la ministre.

«Malgré les volumes, il y a eu un engouement pour le marché marocain. Nous avons reçu des dizaines de réponses. Il s’agit de contrats à moyen terme», a assuré Leila Benali, sans s’attarder sur les détails de ces contrats (prix, quantité, pays fournisseur).

Début décembre dernier, alors que les débats et négociations entre le Maroc et l’Espagne battaient leur plein, une source à l’ONHYM (entité en charge de la gestion du réseau de gazoducs), interrogée par Le360, a tenu de son côté à préciser que si l’option d’approvisionnement à partir de l’Espagne devait être mise en place, il ne s’agirait pas de faire venir au Maroc ni du gaz algérien par une voie détournée, comme aimeraient le faire croire certains médias (tout particulièrement les médias algériens, et à leur tête l’agence de presse officielle APS), ni de gaz prélevé sur le marché espagnol, en compétition avec les consommateurs locaux en cette période de flambée des prix.

Le régime algérien pensait asphyxier le Maroc et plonger dans l'obscurité les villes marocaines en prenant une décision qui s'est, au final, retournée comme un boomerang contre son auteur. Le pitre du régime, Amar Belani, avait même osé un rire gras en comparant le tronçon du GME qui traverse le Maroc à un Didjeridoo. Alors sur quel territoire se situe, aujourd’hui, le tube du GME transformé en Didjeridoo? Et le pire, c'est que les gérontes au pouvoir, en Algérie, n'ont même pas de souffle pour y produire ne serait-ce qu'un soupçon de son.

Par Wadie El Mouden
Le 27/04/2022 à 21h35