Vidéo. Les détails du projet titanesque de dessalement d'eau de mer à Agadir

Le360

Le 29/06/2017 à 18h45

VidéoLe projet sera le plus grand du monde par sa capacité de production pour l’irrigation et l’eau potable. Il sera également le plus grand projet du genre à être alimenté par des énergies renouvelables. Ministres de l'Agriculture et des Finances, Aziz Akhannouch et Mohamed Boussaid expliquent.

Les Conventions pour la réalisation de la plus grande unité mutualisée de dessalement de l'eau de mer pour l’irrigation et l'alimentation en eau potable de la région de Souss-Massa ont été signées, jeudi 29 juin à Rabat, entre le ministère de l’Economie et des finances, le ministère de l’Agriculture, l’ONEE, des entreprises espagnoles Abengoa, Abengoa water international, SEDA, et la BMCE.

Ce grand projet, qui nécessitera dans ses deux composantes (eau potable et eau agricole) un coût global de l'ordre de 4 milliards de dirhams, devrait permettre, à terme, de sécuriser l’approvisionnement en eau potable du Grand Agadir et de fournir l’eau pour l’agriculture irriguée à haute valeur ajoutée dans la zone de Chtouka.

Le projet sera le plus grand du monde par sa capacité de production pour l’irrigation et l’eau potable. Il sera également le plus grand projet du genre à être alimenté par des énergies renouvelables.

Pour la composante eau potable, le projet sera d’une capacité de 150.000 m3/jour au démarrage et atteindra 200.000 m3/jour à terme. Il vise la sécurisation de l’alimentation en eau potable au profit d’une population de 2,3 millions d’habitants à l’horizon 2030, dont 20% en milieu rural. Ce projet de grande envergure permettra également de porter le taux d’accès à l’eau potable en milieu rural à 100% au niveau du Grand Agadir.

Intervenant lors de la cérémonie de signature de ces conventions, le ministre de l’Economie et des finances, Mohamed Boussaid a souligné l’importance de ce projet en matière de dessalement d’eau de mer pour les deux usages eau potable et eau agricole, notant qu’il permettra d’avoir à la sortie une disponibilité d’eau agricole à des prix extrêmement compétitifs de l’ordre de 5 DH/m3.

Pour le ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Aziz Akhannouch, le projet de dessalement de l’eau de mer est une solution incontournable pour sécuriser l’approvisionnement en eau potable du Grand Agadir et de fournir l’eau pour l’agriculture irriguée à haute valeur ajoutée de la zone de Chtouka. "Il constitue un levier pour une croissance socio-économique durable pour toute la région", a-t-il assuré.

Le directeur général de l’ONEE, Ali Fassi Fihri a, pour sa part, indiqué que ce projet vise la protection des ressources souterraines, du littoral et le renforcement du développement humain dans la région de Souss-Massa. Ce projet permettra au Maroc de s’inscrire dans "cette vision de développement durable" et de satisfaire les besoins de la région Souss-Massa en eau potable et agricole, a-t-il fait observer.

La cérémonie de signature des conventions relatives à ce projet a été marquée par la présence de la ministre déléguée chargée de l'Eau, Charafat Afilal et de l’Ambassadeur d’Espagne, Ricardo Diez-Hochleitner Rodriguez.

Autre projet d'envergure, celui de la sauvegarde de la plaine irriguée du Saiss. La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) a octroyé au Maroc un prêt de 120 millions d’euros (soit environ 1,26 milliard de dirhams). Ce prêt dont l’accord a été signé, jeudi à Rabat, par Mohamed Boussaid, Aziz Akhannouch et le chef du bureau de la BERD au Maroc, Marie-Alexandra Veilleux-Laborie, bénéficiera à 7.157 exploitations et portera sur l’aménagement d’un périmètre d'irrigation de 10.000 ha et ce, à travers la valorisation des ressources en eau mobilisées par le barrage Mdez (125 Mm3).

Cet important projet s’assigne pour objectifs de combler le déficit hydrique enregistré au niveau de la nappe de Fès-Meknès, d’adopter un système d’irrigation économe en eau, de valoriser le m3 d’eau consommé par la pratique des cultures à haute valeur ajoutée et d’améliorer le revenu des agriculteurs de la zone sur une superficie de 30.000 ha. A travers l’octroi de ce prêt, la BERD apporte également son appui pour accélérer le processus d’instruction d’un don de 32 millions d’euros auprès du Fonds vert pour le climat (FVC).

Par Mohamed Chakir Alaoui et Mehdi Hakki
Le 29/06/2017 à 18h45