Pour sa défense, le maire de Témara, une agglomération de 50.000 habitants située au sud de Rabat, affirme que la décision de baptiser ces rues de noms de salafistes radicaux a été prise à la majorité du conseil municipal, qui était composé, à l'époque des faits, soit en 2006, de divers partis politiques, de droite comme de gauche.
Or, selon un représentant régional du PPS, Kamel Karim Eddine, la décision de l'époque, en 2006, avait porté sur les appellations de nouveaux quartiers de Témara, et non sur des appellations de rues aux noms de cheikhs salafistes radicaux.
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Plusieurs personnes interrogées par une équipe envoyée à Témara par Le360 ont confirmé cette version.
A ce propos, un représentant de la société civile, Hassan Maâzouz, président d'une ONG œuvrant pour la consolidation du civisme et des valeurs, a été catégorique: "le président de la commune est le seul responsable de ce scandale", a-t-il martelé, précisant que "seules quelques plaques baptisées de noms de salafistes khalijis ont été retirées samedi [16 mai 2020] des rues" de Témara.
Le360 a effectivement constaté que le retrait de ce type de plaques dans certains quartiers populaires de la ville n’a été que partiel.
Kamel Karim Eddine et Hassan Maâzouz appellent en conséquence les autorités à assumer leurs responsabilités, et à retirer l'ensemble de ces plaques, qu’ils ont qualifiées d’"islamistes radicales".
Ils demandent, de plus, que de nouvelles appellations soient données à ces rues.
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"Pourquoi ne pas leur donner le nom des martyrs de l’indépendance du Royaume, ou de personnes mortes pour la protection de la patrie?", suggèrent-ils.
En effet, nombreux sont ceux qui sont tombés en combattant pour la patrie et pour l'indépendance du Royaume, et pour la cause nationale du Sahara marocain, estiment quantité de personnes, établies à Témara ou non, et toutes indignées par l'initiative de ce maire issu du PJD.