Vidéo. Pollution du Bouregreg: le lixiviat pointé du doigt, silence radio chez les autorités

le360

On en sait plus sur les origines de la pollution de la rivière du Bouregreg alors que les autorités de Rabat tardent à déterminer les responsabilités dans cette catastrophe écologique.

Le 16/03/2021 à 16h57

Les divers témoignages -dont ceux des habitants et des ONG locales- recueillis par Le360, qualifient le problème de "crime écologique". Le lixiviat, un produit hautement toxique, s'est déversé d'un bassin relevant de la décharge Oum Azza, à 20 km à l'est de Rabat, et a pollué les eaux de la rivière du Bouregreg, a constaté sur place une équipe dépêchée par Le360.

Les voisins de cette décharge -qui était gérée par une entreprise française avant d'être confiée provisoirement à une entreprise marocaine- ont critiqué les autorités de Rabat, estimant que la pollution provient "d'un des bassins de la décharge". "Lorsque le plus grand des 15 bassins s'est rempli de lixiviat, des évacuations ont été entreprises par ceux qui gèrent la décharge afin que les eaux de pluie et le lixiviat se mélangent, avant leur déversement dans la rivière", a précisé Mohamed Laâmarti, membre d'une ONG environnementale.

Abdelkébir Hanini, un autre riverain de la décharge Oum Azza, source de la "catastrophe", a indiqué qu'une délégation, composée de plusieurs représentants de départements publics, a visité jeudi dernier les lieux et a pu constater de visu que la cause de "ce crime écologique était bel et bien le déversement du lixiviat dans la rivière".

Les observateurs notent que, contrairement aux habitants et aux ONG, les autorités de Rabat, dont la wilaya, la mairie (dirigée par le PJD), le Conseil régional (dirigé aussi par le PJD), le bassin hydraulique et le parquet n'ont pas fourni de précisions pour rassurer la population de Rabat.

Abdelkébir Hannini explique qu’heureusement le lixiviat n'a pas été déversé dans les eaux précédant le barrage Mohamed Ben Abdellah, un ouvrage édifié sur la plaine de Akrach pour alimenter en eau potable les villes de Rabat et de Casablanca.

Omar Hyani, un élu de Rabat au nom de la Fédération de la gauche démocratique (FGD, opposition), n'a pas trouvé de mots assez durs pour condamner les auteurs de cette pollution. "Les responsables de cette catastrophe doivent être déférés devant la justice pour que celle-ci dise son mot", a-t-il estimé.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Benmini
Le 16/03/2021 à 16h57