Le mouvement «Non à la libération du domaine public sans alternatives» s’élargit dans les rangs des centaines de marchands ambulants, de propriétaires de charrettes et de vendeurs squattant les trottoirs dans les arrondissements de Casablanca. La constitution de ce mouvement fait suite aux campagnes menées contre l’occupation de l’espace public lancées début novembre, soit quelques jours après la désignation du nouveau wali de la région Casablanca-Settat, Mohamed Mhidia. Ceux qui se nomment «victimes de la libération de l’espace public sans alternative» se sont constitués en coordinations locales dans les divers quartiers de la ville et se sont joints à des sit-in de protestation.
Le wali de la région Casablanca-Settat a d’ailleurs reçu des correspondances des membres de certaines coordinations dans lesquelles ils sollicitent une rencontre pour, disent-ils, lui exposer les véritables alternatives à la libération du domaine public. Le marchand ambulant et membre du comité de la coordination de Hay El Hassani, Nait Lahyane, «salue l’approche sécuritaire et administrative de la libération de l’espace public qui constitue un pas pour remettre de l’ordre dans certains quartiers. Mais il ne faut pas se contenter de cette seule approche qui pourrait causer d’autres problèmes. D’ailleurs, ce n’est pas la première fois que pareille campagne est menée sans toutefois que l’on trouve une alternative pour les marchands ambulants».
Le quotidien Assabah souligne que les coordinations ont commencé à conjuguer leurs efforts et leurs initiatives dans le but d’organiser, dans les prochains jours, un sit-in de protestation et de sensibilisation devant le siège de la wilaya. Les coordinations demandent l’accélération de l’ouverture des canaux de communication pour trouver une alternative réaliste qui garantit une source de revenus stable pour les milliers de marchands ambulants, de praticiens de petits métiers et de travailleurs dans le secteur informel. Le dialogue, insistent-ils, est d’autant plus impératif que cette campagne se déroule dans un contexte social et économique marqué par la hausse des prix, la succession des crises et les pertes d’emploi.