La distribution de l’orge subventionnée contestée

L’opération de distribution de l’orge subventionnée a démarré début mars, certains éleveurs en contestent les conditions de déroulement.. DR

Revue de presseL’opération de distribution de l’orge subventionnée a démarré début mars. Certains éleveurs en contestent les conditions de déroulement. D’autres pointent du doigt un trafic illégal et des pratiques de spéculation. Une revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 24/03/2024 à 22h17

Le ministère de l’agriculture a entrepris, depuis début mars, de mettre en œuvre l’opération de distribution de l’orge subventionnée. Les bénéficiaires de cette opération qui se déroule à l’échelle nationale sont les éleveurs, principalement ceux des petits ruminants.

Seulement, à en croire le quotidien Assabah, cette opération ne se déroulerait pas comme l’aurait souhaité l’ensemble des professionnels concernés. Dans son édition du lundi 25 mars, le quotidien évoque des contestations de certains éleveurs dans plusieurs régions, notamment à Settat, qui estiment que la distribution de l’orge s’effectue en l’absence de critères de transparence et d’équité.

Ces derniers parlent même de «transactions commerciales menées par des spéculateurs» alors que l’opération est régulée et que cette orge ne peut être revendue. Des sources citées par le quotidien parlent de «l’absence de critères clairs dans la distribution de l’orge subventionnée, ce qui ouvre la voie à toutes sortes de trafics».

«Certains spéculateurs n’hésitent pas à inscrire des personnes qui ne sont pas des éleveurs et ne possèdent pas de moutons pour bénéficier de cette aide. L’orge qu’ils auront ainsi obtenue est rachetée par ces spéculateurs qui la revendent sur le marché au prix fort», poursuit le quotidien citant ces mêmes sources.

Ainsi, précise Assabah, «ces spéculateurs peuvent dégager une marge d’au moins 150 dirhams par quintal». Plus encore, et «contrairement aux engagements du ministère à assurer le transport de l’orge, ce sont finalement les éleveurs bénéficiaires qui en assument la charge ». Cela d’autant que les quantités livrées aux éleveurs de petits ruminants et aux petits agriculteurs en général restent très faibles, ce qui pousse ces derniers à s’approvisionner, pour le reste de leurs besoins, sur le marché. Ils s’adressent donc aux négociants de céréales à des prix qui peuvent aller jusqu’au double du prix réel.

Dans le Gharb, un agriculteur interrogé par le quotidien évoque, lui aussi, la manière «non équitable et aléatoire» avec laquelle se déroule l’opération de distribution. De nombreux agriculteurs n’en ont finalement pas bénéficié, parce qu’ils n’ont simplement pas été informés auparavant, d’autant que l’opération a démarré avec un grand retard.

Pour le ministère, l’opération se déroule à travers le pays dans de bonnes conditions, rapporte le quotidien. Les différentes directions régionales du ministère disposent des noms des éleveurs et écartent automatiquement les intrus des listes des demandeurs de subvention. Cependant, selon le département de Mohamed Sadiki, certains agriculteurs ont protesté parce que l’offre est jugée trop faible par rapport à la demande.

Il n’en reste pas moins que, toujours selon le ministère, cette situation sera dépassée dès le lancement, en avril prochain, de la deuxième opération de distribution. Le ministère s’attend même à une baisse de la demande des éleveurs sur l’orge subventionnée en raison de la situation du pâturage qui s’est nettement améliorée, dans certaines provinces, depuis les dernières précipitations.

Par Amyne Asmlal
Le 24/03/2024 à 22h17