La «Beldia», variété de cannabis purement marocaine, obtient l’autorisation de culture dans la région d’Al Hoceima

Dans la plantation de la coopérative agricole Adbib, à Kétama, près d'Al Hoceima, qui a obtenu l’autorisation de culture de la «Beldia», une variété de cannabis purement marocaine.

Le 02/03/2024 à 09h30, mis à jour le 02/03/2024 à 09h30

VidéoAprès une longue attente, une variété de cannabis purement marocaine, dite «Beldia», vient de recevoir le feu vert de l’Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis (ANRAC) pour être légalement cultivée, sous un contrôle strict, dans la région d’Al Hoceima, a appris ce vendredi Le360 de sources concordantes. Les détails.

Réputée pour sa singularité et les vertus thérapeutiques de ses dérivés, la «Beldia», variété de cannabis purement marocaine, vient d’être autorisée à la culture légale par l’Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis (ANRAC), pour un usage industriel dans le secteur de la cosmétique ou de la pharmacologie, ont indiqué, dans un échange avec Le360, des initiateurs d’un projet légal de culture de cette plante dans la région de Kétama, près d’Al Hoceima.

La culture de cette variété est toutefois soumise à des conditions strictes, et sa généralisation reste tributaire des résultats de tests et d’analyses biologiques, précise une source informée. Le premier projet du genre est porté par Abdellatif Adbib, 65 ans, un natif de la région, réputé pour être un connaisseur de la culture du cannabis. L’homme avait déjà plaidé, devant les instances de l’ONU, les effets thérapeutiques de la plante dans le cadre d’un usage réglementé.

«La variété “Beldia”, qui est spécifique au Maroc, peut avoir le statut de culture légale et à usage industriel. Sa culture pourrait ainsi aider les cultivateurs à améliorer leur niveau de vie et bénéficier à l’économie de toute la région», explique-t-il.

Après des années de clandestinité et de marginalisation, les premières autorisations de la culture de la «Beldia» viennent d’être accordées par l’ANRAC, notamment à la coopérative agricole fondée par Abdellatif Adbib, sise à Kétama. «Notre coopérative se compose actuellement de trente agriculteurs, qui cultivent toute la variété “Beldia”. Tous ont reçu leur autorisation de l’ANRAC», dit-il fièrement

Dans la région du Nord où la culture du cannabis légal est autorisée, l’agence dirigée par Mohamed El Guerrouj a créé trois pôles dédiés à «la culture, la collecte et la transformation du cannabis, dans les zones de Chefchaouen, de Taounat et d’Al Hoceima», précise notre interlocuteur. Et c’est cette dernière zone qui accueillira la culture de la «Beldia», avec la mise en place prochaine d’une unité de transformation à Kétama. Une première, puisque le cannabis légal cultivé et transformé actuellement dans les trois zones s’appuie dans sa totalité sur des graines étrangères et des plants importés, souligne Abdellatif Adbib.

Bientôt une unité de transformation

Prochaine étape: sa coopérative, qui prépare le début de la campagne des semences à partir de ce mois de mars, projette de monter dans les prochains mois sa propre unité de transformation, sous le contrôle étroit de l’ANRAC.

Pour rappel l’ANRAC est chargée de la mise en œuvre de la stratégie de l’État dans le domaine de la culture, de la production, de la fabrication, de la transformation, de la commercialisation, de l’exportation du cannabis et de l’importation de ses produits à des fins médicales, pharmaceutiques et industrielles.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Mannan
Le 02/03/2024 à 09h30, mis à jour le 02/03/2024 à 09h30