Stress hydrique: le gouvernement va imposer des restrictions de consommation d’eau

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Revue de presseAlors que le déficit hydrique est désormais alarmant, à cause de six années de sécheresse consécutives, Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’eau, préconise la rationalisation de l’usage de l’eau, voire le fait de procéder à des coupures momentanées de la distribution d’eau courante. Une revue de presse d’Al Ahdath Al Maghribia.

Le 26/12/2023 à 19h14

Le Maroc est actuellement confronté à un grave déficit hydrique, après six années de sécheresse, ce qui nécessite la mise en œuvre de mesures strictes, dont une rationalisation draconienne de l’utilisation de l’eau.

La pénurie est si grave que Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’eau, n’exclut pas le recours aux coupures momentanées et aux réductions du débit d’eau dans les robinets, relaie Al Ahdath Al Maghribia de ce mercredi 27 décembre.

Au Parlement hier, lundi 25 décembre 2023, à une séance de questions orales à la Chambre des représentants, Nizar Baraka a indiqué que les ressources en eau reçues dans les barrages entre le mois de septembre dernier et ce mois de décembre ne dépassent pas 500 millions de mètres cubes, contre 1,5 milliards de mètres cubes au cours de la même période, l’an dernier.

Pour le ministre, «cette situation nécessite l’activation des commissions régionales présidées par les walis et les gouverneurs, pour rationaliser l’usage de l’eau et procéder à des coupures localement, en fonction de l’évolution de la situation».

Nizar Baraka a aussi tenu à avertir les consommateurs à ne plus gaspiller l’eau et à ne plus persister dans des comportements déraisonnables dans l’utilisation qu’ils font de cette ressource, malgré de nombreuses campagnes de sensibilisation menées par son département.

«Si on n’avait pas mis en œuvre les projets de raccordement d’eau lancés en août dernier, les autorités auraient opté pour les coupures d’eau potable dans plusieurs régions, dont Rabat et Casablanca», a-t-il aussi expliqué au députés.

À la question d’un député sur le «plan du gouvernement pour faire face à la problématique de la raréfaction de l’eau», Nizar Baraka a répliqué que «depuis le mois de septembre dernier, on a enregistré un déficit pluviométrique de 67%, car les précipitations n’ont pas dépassé une moyenne de 21 millimètres, en comparaison avec la même période, l’année dernière».

Selon Al Ahdath Al Maghribia, Nizar Baraka a indiqué que ce déficit pluviométrique a négativement impacté le niveau de stockage en eau des barrages, car leur niveau de remplissage ne dépasse pas 23,5% au 22 décembre 2023, contre 31,2% à la même date, l’an dernier.

Devant cette situation, critique, le ministre de l’Équipement et de l’eau a fait part de la programmation de l’édification de huit barrages supplémentaires sur la période 2023-2027, et a aussi mentionné le fait qu’une convention de partenariat avait été signée entre le département qu’il dirige, le ministère de l’Intérieur et celui de l’Économie et des finances.

Les dispositions de cette convention visent à financer la première étape d’un programme s’échelonnant sur la période 2020-2027. Celui-ci comprend, en tout, 120 barrages de taille modeste, qui sont progressivement réalisés depuis 2022, et le seront jusqu’en 2024, par les agences régionales d’exécution des projets (AREP).

Les AREP se verront apporter un soutien technique de la part du ministère de l’Équipement et de l’eau.

Nizar Baraka a aussi expliqué aux députés qu’une autre solution à laquelle le gouvernement compte recourir, pour faire face à cette importante situation de stress hydrique, sera l’alimentation des villes côtières en eau potable, par de l’eau de mer préalablement traitée dans des stations de dessalement.

Par Hassan Benadad
Le 26/12/2023 à 19h14