Les déclarations d’un député français issu du Rassemblement national (RN), un parti à l’extrême droite de l’échiquier politique, ont suscité la colère du régime militaire algérien. Le parlementaire a rappelé que la France considère toujours le Front de libération nationale algérien (FLN) comme une «organisation terroriste», ce qui a provoqué l’ire des caporaux d’Alger.
Comme le rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du 22 mars, le député RN Julien Odoul a adressé une question au ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Le parlementaire alerte sur la tenue de rassemblements rendant hommage aux combattants algériens du FLN morts lors de la guerre d’Algérie, le 18 février dernier, pour la journée nationale du Chahid (le martyr).
«Malgré l’interdiction de la préfecture de police de Paris en raison de «risques de troubles graves à l’ordre public», ces rassemblements algériens ont bien eu lieu», déplore le député, en rappelant que le FLN «a combattu ouvertement contre la France de 1956 à 1962 et est à ce jour à considérer comme un groupe terroriste qui a commis de nombreux attentats».
Pour ce parlementaire du Rassemblement national, «ces rassemblements sont une véritable honte pour les milliers de victimes françaises tout comme algériennes, mais aussi vis-à-vis des harkis qui ont donné leur vie pour la France et qui ont été massacrés en masse entre le 19 mars 1962 jusqu’à la fin de 1963 par le FLN», rapporte Al Ahdath Al Maghribia.
En citant Louis Joxe, ancien membre du Conseil constitutionnel et résistant gaulliste, Julien Odoul rappelle que la guerre d’indépendance menée par le FLN a causé dans la population civile 19.166 morts (dont 2.788 Européens et 16.378 Algériens) et 21.151 blessés (dont 7.541 Européens et 13.610 Algériens).
Le parlementaire cite également l’historien Jean-Charles Jauffret, spécialiste de la Guerre d’Algérie, qui soutenait que «le terrorisme a été l’une des principales armes utilisées par les nationalistes algériens du FLN-AN et par leurs concurrents du MNA». Et Julien Odoul de recenser près de 200 actes terroristes en avril 1955 et plus d’un millier pour le mois de décembre 1955.
Après ces rappels historiques, le député a dénoncé «ces provocations inacceptables», en relevant que «face à ces militants algériens qui font de la détestation de la France et des valeurs un combat, il est nécessaire de se montrer ferme et de ne pas laisser ces rassemblements se répéter à nouveau». Et d’interroger le ministre de l’Intérieur: «Comment le gouvernement peut-il ainsi rester muet sur ces rassemblements dans les rues de Paris ?».