Partis politiques et réforme électorale: accords et désaccords

Le siège du ministère de l'Intérieur, à Rabat.

Revue de presseLe ministère de l’Intérieur a rendu publics les mémorandums des partis politiques concernant la révision du système électoral. Si des convergences se dessinent sur certains principes fondamentaux, des lignes de fracture persistent sur les modalités pratiques. Cet article est une revue de presse d’Al Ahdath Al Maghribia.

Le 25/09/2025 à 18h41

Le ministère de l’Intérieur a dévoilé les mémorandums présentés par les formations politiques autour de la réforme électorale. Un consensus émerge sur la nécessité impérative d’accroître la représentation féminine au sein de la Chambre des représentants, avec une proposition chiffrée à plus de 90 sièges, rapporte Al Ahdath Al Maghribia du vendredi 26 septembre. Cependant, les partis demeurent divisés quant aux modalités pour y parvenir: maintien de la liste régionale actuelle, retour à une liste nationale spécifique ou création de circonscriptions réservées, afin d’atteindre l’objectif d’un tiers des sièges.

Les avis sont également partagés sur la compensation de ces sièges supplémentaires. Des formations telles que le PAM et l’Istiqlal plaident pour une augmentation du nombre total de sièges parlementaires, le premier réclamant 50 postes supplémentaires et le second un volume équivalent au tiers de l’hémicycle.

Concernant la représentation de la jeunesse, un accord de principe existe sur l’octroi d’un quota de 30 sièges, sous réserve de l’approbation du ministère de tutelle qui l’avait supprimé durant le mandat en cours. En revanche, la question de la représentation parlementaire des Marocains résidant à l’étranger (MRE) reste un sujet de dissension.

Sur le chapitre du découpage électoral, une convergence notable se dessine. Les partis s’accordent sur la nécessité de le réviser en se fondant sur l’équilibre démographique, tel que révélé par le dernier Recensement général (RGPH). Cette revendication, portée par le PJD, souligne que le découpage actuel, en sous-représentant les grandes villes, engendre une disproportionnalité lésant le principe d’égalité des citoyens.

Le PPS abonde dans ce sens, en appelant à une révision garantissant une homogénéité spatiale et une représentativité équitable. De son côté, l’USFP met l’accent sur la nécessité de «corriger les distorsions du découpage actuel» pour assurer l’égalité de représentativité et l’efficacité, relaie Al Ahdath Al Maghribia.

Les socialistes proposent un système mixte associant circonscriptions locales réservées aux femmes et dédiées aux MRE. Ils préconisent que la distribution de ces circonscriptions s’appuie sur le critère démographique du recensement de 2024, tout en intégrant la dimension spatiale pour les territoires étendus. Enfin, l’USFP appelle à inscrire le découpage électoral dans le sillage des normes internationales, fondées sur l’équilibre démographique et l’égalité entre les circonscriptions.

Par Hassan Benadad
Le 25/09/2025 à 18h41