C’est dans le cadre feutré de la Résidence de France à Rabat qu’a été lancée, mercredi soir, l’année culturelle franco-marocaine. En présence de Mehdi Bensaïd, ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, l’ambassadeur Christophe Lecourtier a donné le coup d’envoi de cette saison devant un public composé de jeunes créateurs, de diplomates, d’universitaires et d’acteurs du monde culturel.
D’entrée de jeu, le diplomate a rappelé que sous l’impulsion du président Emmanuel Macron et du roi Mohammed VI, les deux pays ont ouvert une «nouvelle ère de coopération», marquée notamment par la reconnaissance par la France de la souveraineté du Maroc sur ses provinces sahariennes. Une reconnaissance qui, selon lui, donne une assise nouvelle et décisive aux relations bilatérales.
Un partenariat économique et stratégique en marche
Christophe Lecourtier a souligné que cette dynamique s’illustrera dès les prochains jours, avec l’organisation, le 9 octobre à Dakhla, d’un forum économique de haut niveau réunissant opérateurs marocains et français. Ce rendez-vous, qualifié de stratégique, visera à explorer le potentiel d’investissement des provinces du Sud, dans des secteurs aussi variés que les infrastructures, l’agro-industrie, la logistique ou les énergies renouvelables.
«Nous avons déjà lancé onze accords économiques. Nous avons besoin l’un de l’autre, dans une relation d’égal à égal», a insisté l’ambassadeur, mettant en avant l’importance des usines françaises implantées au Maroc pour l’économie hexagonale et le rôle croissant du Royaume dans la transition énergétique. «L’énergie marocaine nous permettra sans doute d’accélérer notre décarbonation. C’est une relation de plus en plus symétrique, fondée sur l’interdépendance et la confiance mutuelle», a-t-il poursuivi.
La culture, levier de rapprochement et de dialogue
Si l’économie structure le partenariat, la culture en constitue le ciment. Pour Christophe Lecourtier, elle est le miroir d’une relation appelée à se renouveler et à s’approfondir. «Aujourd’hui, nous avons un plateau extrêmement varié, où les maîtres-mots sont l’interdépendance, le métissage, la recherche et la créativité», a-t-il déclaré en évoquant les expressions multiples de cette année culturelle: arts plastiques, danse, musique, photographie, cinéma ou encore arts urbains. «Ce sont des influences qui dialoguent et s’interpénètrent. L’avenir de notre société française, comme celle du Maroc, réside dans ce brassage», a-t-il conclu.
De son côté, Mehdi Bensaïd a rappelé que depuis la visite d’Emmanuel Macron au Maroc, plusieurs partenariats ont vu le jour, allant de la formation aux industries créatives, en passant par le gaming ou la coproduction cinématographique. «La culture peut jouer un rôle déterminant dans un avenir très proche», a affirmé le ministre.
Enfin, Agnès Humruzian, directrice générale de l’Institut français du Maroc, a révélé que cette nouvelle année culturelle sera placée sous le signe de la jeunesse, avec le slogan «J-Lioum». Elle a annoncé une programmation «riche et foisonnante», alliant concerts, débats d’idées, cinéma, jeux vidéo, spectacles d’arts urbains et événements festifs. «Nous vivons un moment d’effervescence culturelle et de grande dynamique de coopération entre nos deux pays», a-t-elle conclu.