Khalid Aït Taleb reconnaît des dysfonctionnements dans le système de santé publique

Khalid Aït Taleb, ministre de la Santé et de la Protection sociale.

Revue de presseÀ la séance des questions orales des députés de la Chambre des représentants, hier, lundi 6 mai 2024, le ministre de la Santé a reconnu qu’il y avait bien une pénurie de certains médicaments, et a aussi non seulement dû admettre certaines exclusions créées par le basculement du régime RAMED à celui de l’AMO Tadamon, mais aussi l’existence de disparités territoriales dans le système de santé. Une revue de presse d’Al Ahdath Al Maghribia.

Le 07/05/2024 à 18h54

À la séance plénière des questions orales, hier, lundi 6 mai 2024 à la Chambre des représentants, plusieurs députés ont interrogé Khalid Aït Taleb, ministre de la Santé, à propos de plusieurs thématiques concernant la santé des Marocains, dont le très préoccupant problème de la pénurie de certains médicaments, mais aussi l’exclusion d’un grand nombre de Marocain(e)s du nouveau système de couverture médicale, ainsi que l’existence de disparités territoriales en ce qui concerne des services sanitaires, parfois de base, relaie Al Ahdath Al Maghribia de ce mercredi 8 mai.

Concernant la pénurie de médicaments, les députés ont abordé la question des interruptions continuelles des stocks sur plusieurs types de médicaments, dont ceux qui permettent de traiter l’hypothyroïdie, mais aussi différents types de cancers, la tuberculose et certaines maladies psychiatriques.

Dans sa réponse, le ministre a indiqué que cette problématique était due à des «perturbations dans les marchés mondiaux depuis 2022, au pic de l’épidémie du Covid-19, à cause d’un manque en matières premières, sans oublier des problèmes qui concernent les fabricants et les sociétés importatrices dans le marché national».

Précisant que cette situation n’était pas spécifique au Maroc, le ministre de la Santé a cependant insisté sur le fait que «malgré cela, le Maroc préserve son stock stratégique de médicaments grâce à un marché organisé, qui lui permet de surmonter ces difficultés, comme le fait d’exiger du fabricant de disposer d’un stock de trois mois, et du distributeur d’un stock d’un mois, en plus de la création de centres d’achat de médicaments aux niveaux régionaux».

À propos des difficultés des anciens bénéficiaires du régime du RAMED à être affiliés au régime d’Assurance maladie obligatoire (AMO) Tadamon, Khalid Aït Taleb a expliqué qu’il était «normal que le basculement automatique du régime RAMED à celui de l’AMO Tadamon entraîne certaines exclusions», car selon le ministre, «des citoyens n’en ont pas bénéficié à cause de l’adoption du Registre social unifié (RSU) et de l’indice social, évalué à 9,32 comme seuil d’éligibilité pour bénéficier du régime de l’AMO Tadamon».

Toutefois, a précisé le ministre de la Santé, «l’État active l’aide sociale directe, qui permet aux citoyens de bénéficier de la couverture médicale dans le cadre du régime de l’AMO globale».

À propos des disparités territoriales en ce qui concerne le système de santé publique, relaie Al Ahdath Al Maghribia, Khalid Aït Taleb a indiqué qu’il existait «une ‘justice spatiale’ qui s’applique sur le terrain, mais dont ne n’avons pas encore ‘récolté les fruits’».

Il faut savoir, a poursuivi le ministre de la Santé, que «l’État a créé 23 hôpitaux de proximité dans toutes les zones, mais aussi trois nouveaux Centres hospitaliers universitaires, [et se trouve actuellement] dans la perspective de créer un CHU dans chacune des 12 régions, sachant que l’État alloue 6 milliards de dirhams par an à la réhabilitation d’établissements hospitaliers dans l’ensemble du territoire national».

Malgré toutes les carences existantes, Khalid Aït Taleb a toutefois estimé que le problème majeur qui mine le système public de la santé demeure la faiblesse en ressources humaines qui, a-t-il affirmé, ne peut être résolue du jour au lendemain.

Par Hassan Benadad
Le 07/05/2024 à 18h54