Dialogue social: un accord courageux

Lors de la signature de l'accord du 29 avril 2024 à Rabat.

Revue de presseLe Chef du gouvernement, les dirigeants des principales centrales syndicales et la Confédération générale des entreprises du Maroc ont signé un accord historique. Un paquet d’avantages a été consenti aux fonctionnaires du secteur public, mais aussi aux salariés du privé suite à un dialogue fructueux entre partenaires sociaux. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 30/04/2024 à 21h26

Les résultats du dialogue social auxquels viennent d’aboutir les partenaires sociaux, après plusieurs rounds de négociations, qu’il s’agisse de la hausse des salaires des fonctionnaires, du relèvement du salaire minimum dans le secteur privé, de la réforme de l’impôt sur le revenu et autres mesures non moins importantes, constituent un tournant socio-économique et même politique dans l’évolution du Maroc moderne, estime le quotidien Al Akhbar dans l’éditorial de son édition du mercredi 1er mai.

Ce nouvel accord entre partenaires sociaux a en effet le mérite de contribuer au renforcement de la paix sociale, tout en ouvrant la voie à l’adoption d’importants projets de loi restés en instance durant plusieurs années.

Loin de toute exagération, il s’agit donc d’un accord historique si l’on prend en considération le contexte économique et financier difficile dans lequel il est intervenu et le lourd héritage que les gouvernements précédents ont laissé derrière eux, à tel point qu’on croyait que le dialogue social sera définitivement enterré.

En effet, durant les dix dernières années qui ont précédé l’avènement de l’actuel gouvernement, le dialogue social a non seulement sombré dans une longue torpeur, quand il n’a pas souffert d’irrégularité dans son organisation et de stérilité dans ses résultats.

Selon Al Akhbar, le gouvernement Akhannouch a sauvé le dialogue social d’une mort lente en le sortant de la logique des tiraillements interminables entre partenaires sociaux qui se livraient, quand ils se rencontraient, à la polémique et à un dialogue de sourds, dans un climat de tensions permanentes qui ne servent ni les citoyens, ni le pays.

Le nouvel accord historique entre partenaires sociaux, après deux années de rencontres marathoniennes, est une pierre essentielle dans l’édifice de l’Etat social voulu par le roi Mohammed VI, et intervient en complément d’autres mesures phares comme l’aide directe aux démunis, l’assurance-maladie, le soutien à l’habitat et l’augmentation des salaires de 400.000 fonctionnaires.

Certes, cet accord a été différemment accueilli au sein de la classe politique et syndicale. Au moment où certains le trouvent unique en son genre dans l’histoire du pays, d’autres le trouvent incomplet sans une solution rapide pour le dossier des retraites, de l’inflation et de la hausse des prix. D’autres encore le trouvent teinté d’électoralisme. Mais il n’en reste pas moins qu’il est incontestablement un accord courageux.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 30/04/2024 à 21h26