Ce jeudi, le porte-parole du gouvernement n’a pipé mot sur les revendications salariales, se contentant d’affirmer que «le dialogue social n’est pas fait pour parler, mais pour traiter des questions d’intérêt général». Mustapha Baïtas faisait référence à la première session du dialogue social de 2025, tenue le 23 avril, qui a réuni gouvernement et syndicats sous la présidence d’Aziz Akhannouch.
À l’issue de cette réunion, le visage crispé des syndicalistes en disait long sur leur profonde déception face à des résultats jugés bien maigres, alors qu’ils étaient venus avec un volumineux cahier de revendications couvrant plusieurs secteurs. La dernière revalorisation du Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) et du Salaire Minimum Agricole Garanti (SMAG) remonte à décembre 2024, à travers un décret adopté en Conseil de gouvernement.
Ce décret, qui prévoit une augmentation de 5% du salaire minimum légal dans les activités non agricoles, fixe ce dernier à 17,10 dirhams de l’heure. À compter du 1er avril 2025, le salaire minimum légal pour une journée de travail dans les activités agricoles sera, quant à lui, porté à 93 dirhams.
Néanmoins, le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baïtas, a souligné que le coût global du dialogue social — comprenant les charges liées à la hausse des salaires et à la réforme des statuts — s’élève à environ 45,738 milliards de dirhams. «Jamais un dialogue social n’a atteint un tel montant», a-t-il déclaré. En 2027, ce coût devrait passer à 46,7 milliards de dirhams. Un chiffre qu’il qualifie d’«exceptionnel et sans précédent dans l’histoire des dialogues sociaux».
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Et de rappeler qu’au cours du dernier dialogue social sous le gouvernement Benkirane, «on parlait peut-être de 14 milliards de dirhams. Aujourd’hui, on parle d’environ 46 milliards de dirhams», a-t-il souligné, précisant que les dépenses additionnelles sont estimées à un milliard de dirhams, au profit de 1.127.842 fonctionnaires.
Le porte-parole du gouvernement a conclu son intervention en évoquant l’évolution du salaire mensuel net moyen, passé de «8.237 dirhams en 2021 à 10.100 dirhams prévus en 2026». Quant au SMIG, il atteindra 4.500 dirhams nets dès le 1er juillet prochain, à l’occasion du versement de la deuxième tranche de l’augmentation générale des salaires, représentant «une hausse de 50%». Un nouveau décret a également été adopté, prévoyant «une augmentation des indemnités de risques professionnels pour les enseignants».