Chakib Benmoussa refuse de réintégrer les enseignants suspendus

Chakib Benmoussa, ministre de l'Education nationale, du préscolaire et des sports

Chakib Benmoussa, ministre de l'Éducation nationale, du préscolaire et des sports.. DR

Revue de presseLe ministre de l’Éducation nationale persiste à traduire les enseignants suspendus devant des conseils de discipline, qui décideront de leur réintégration. Chakib Benmoussa a par ailleurs insisté sur le caractère légal des prélèvements qui ont été opérés sur les salaires, évoquant le principe de la «rémunération en contrepartie d’un travail». Une revue de presse d’Al Ahdath Al Maghribia.

Le 07/04/2024 à 20h47

Plus de 200 enseignants ont été suspendus de leur travail, et certains n’ont pas perçu leur salaire depuis plus de sept mois, relaie Al Ahdath Al Maghribia de ce lundi 8 avril 2024, suite à une décision du ministre de l’Éducation nationale, qui refuse de réintégrer à leur poste ces enseignants et persiste à les traduire devant des conseils de discipline.

Au Parlement, en réponse à une question écrite adressée par l’Union nationale de travail au Maroc (UNMT) à la Chambre des conseillers, Chakib Benmoussa a indiqué que «des commission régionales ont été constituées dans les académies de l’enseignement et de la formation, pour examiner les dossiers qui leur ont été présentés. Les situations administratives et financières de nombreux enseignants suspendus ont été traitées, y compris la reprise du versement de leur salaire à partir de janvier 2024. Le reste des enseignants concernés sera traduit, dans les prochains jours, devant des conseils de discipline, pour que des mesures appropriées soient prises».

Concernant les prélèvements sur les salaires, le ministre a indiqué qu’ils avaient été effectués selon le principe de la «rémunération en contrepartie d’un travail». Un principe, a poursuivi Chakib Benmoussa, qui vise à assurer la pérennité du service public de l’institution éducative et de protéger le droit à la scolarité, considéré comme un droit constitutionnel qui ne peut être enfreint.

Le ministre de l’Éducation nationale a ainsi expliqué que «le gouvernement avait effectué des retenues sur les salaires avec une certaine souplesse», quand il s’était engagé, en décembre 2024, à ne pas les appliquer envers les enseignants qui avaient rejoint leur poste dans leur établissement scolaire, après les vacances.

Le ministre, explique Al Ahdath Al Maghribia, a aussi précisé que la retenue sur le salaire pour «absentéisme au travail» se trouve en dehors du champ d’application des cas prévus par les dispositions de l’article 39 du statut de la fonction publique, qui mentionne le fait qu’«un fonctionnaire est réputé en activité lorsque, titulaire d’un grade, il exerce effectivement les fonctions de l’un des emplois correspondant à ce grade. Il est considéré comme étant en activité pendant la durée des congés administratifs, des congés de maladie, des congés de maternité et des congés sans solde».

Hormis ces cas, toute absence est considérée comme un manquement aux obligations professionnelles qui nécessite la mise en œuvre des dispositions et des procédures légales relatives auxdits prélèvements, a martelé le ministre.

Les cinq syndicats de l’enseignement avaient demandé au ministère de l’Éducation nationale de renoncer aux suspensions qui avaient été décidées pour les enseignants grévistes, et avaient aussi fait part de leur refus catégorique de les traduire devant des conseils de discipline car, de leur avis, cette décision pourrait raviver les tensions parmi les enseignants relevant de ce ministère.

Par Hassan Benadad
Le 07/04/2024 à 20h47