Bouknadel: le projet de zone d’accélération industrielle dans l’incertitude

Une zone d'accélération industrielle.

Revue de presseÀ Sidi Bouknadel, en périphérie de Salé, le lancement de la zone d’accélération industrielle reste incertain. Entre retards répétés, plans d’aménagement contestés et inquiétudes des habitants, ce chantier clé pour le développement économique local se retrouve au cœur d’un débat qui pourrait déterminer son avenir. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 25/09/2025 à 18h59

Le destin de la zone d’accélération industrielle de Sidi Bouknadel continue de susciter de vives interrogations, tant dans les milieux locaux que politiques. Initialement conçue comme un projet stratégique destiné à attirer des investissements industriels et à générer de nouvelles opportunités d’emploi, la zone, étendue sur 24 hectares, reste aujourd’hui dans une phase de flou, retardant le lancement des travaux, indique le quotidien Al Akhbar dans son édition du vendredi 26 septembre.

Le retard observé a ravivé le débat, d’autant que la présentation d’un nouveau projet de plan de zonage a suivi l’échec de quatre versions précédentes au cours des deux dernières décennies. Les autorités présentent ce plan comme un cadre d’organisation destiné à réguler l’expansion urbaine et à structurer le développement territorial. Mais son lien direct avec la zone industrielle a suscité inquiétudes et spéculations parmi les habitants, qui redoutent que le projet ne devienne le prétexte à des opérations de démolition et de relogement, à l’image de certains quartiers de Rabat, lit-on.

Pour les observateurs, le plan de zonage, au lieu de faciliter le démarrage de la zone industrielle et de garantir la stabilité aux investisseurs, s’inscrit désormais comme un élément supplémentaire de controverse. Les élus locaux dénoncent le retard dans la décision finale, tandis que les habitants pointent le manque de communication officielle sur l’avenir de leurs propriétés, ce qui entretient les incertitudes. Cette situation est d’autant plus critique que les conseils locaux n’ont prévu aucune mesure budgétaire concrète pour accélérer la concrétisation de la zone industrielle.

Un pas a toutefois été franchi par les ministères de l’Économie, des Finances et de l’Industrie et du Commerce, qui ont publié une décision commune listant les services autorisés dans la zone: activités de communication et marketing, services de maintenance et réparation, recyclage des déchets, entretien des infrastructures, ainsi que des centres de formation, d’assistance technique, des showrooms et des bureaux prêts à l’emploi pour les entreprises, écrit Al Akhbar. Cette décision reflète une vision organisationnelle complète, mais son application reste conditionnée par la mise en œuvre effective du plan de zonage, nécessaire pour fournir l’infrastructure indispensable aux investisseurs.

De nombreux acteurs locaux estiment que le retard dans la finalisation de la zone industrielle est intrinsèquement lié à la lente adoption du nouveau plan de zonage. Sans clarté sur les choix d’aménagement, il est difficile de rassurer les investisseurs, et sans lancement concret des activités industrielles, les inquiétudes des habitants persistent: l’attente d’emplois coexistant avec la crainte de démolitions et de relogements forcés.

Alors que les responsabilités sont disputées entre autorités et élus locaux, la zone d’accélération industrielle de Sidi Bouknadel demeure à un carrefour critique: elle pourrait devenir un modèle de développement industriel et d’organisation urbaine, ou rester un dossier en suspens, accumulant retards et controverses pour encore de nombreuses années.

Par La Rédaction
Le 25/09/2025 à 18h59