Bilan de mi-mandat: le Mouvement populaire énumère ses griefs contre le gouvernement Akhannouch

حوار : الحركة الشعبية «المعارضة» تنتقد بشدة حصيلة الحكومة بين 2021 و 2024

Driss Sentissi, député et chef du groupe parlementaire du Mouvement populaire. (Yassine Mannan/Le360)

Le 11/04/2024 à 15h35

VidéoÀ quelques jours de la présentation par le chef du gouvernement Aziz Akhannouch de son bilan de mi-mandat devant le Parlement, le Mouvement populaire (MP, opposition) estime que ses réalisations sont insuffisantes, rappelant que «l’exécutif n’a pas honoré les 10 engagements inclus dans sa déclaration d’investiture».

«Nous avons réalisé notre propre étude, et celle-ci a révélé une série de dysfonctionnements dans l’action du gouvernement, qui s’est limité dans son travail à l’encadrement et la mise en place des textes juridiques liés aux grands chantiers initiés par le roi Mohammed VI», a affirmé Driss Sentissi, le chef du groupe parlementaire du MP, dans un entretien avec Le360.

Les retards et les difficultés rencontrées dans l’application des réformes de la couverture sociale et de la santé, et dans la mise en place de l’aide publique directe aux couches défavorisées sont les principaux arguments avancés par le MP pour critiquer le bilan de mi-mandat du gouvernement Akhannouch. «L’exécutif a certes mis en place le cadre législatif et règlementaire de ces chantiers, mais leur application tarde à se concrétiser sur le terrain», poursuit notre interlocuteur.

La récente déclaration du Chef du gouvernement, selon laquelle la résolution de la question de l’emploi sera sa priorité pour la seconde moitié de son mandat, n’a pas non plus échappé aux attaques de la Haraka. «Nous considérons que la voie empruntée par l’exécutif est semée d’embuches, car nous n’avons pas oublié qu’il n’a pas réussi à créer le million d’emplois promis», a-t-il dit. «Il est presque impossible, dans l’état actuel des choses, que le gouvernement puisse créer autant d’emplois», a avancé le député du MP.

Les engagements du gouvernement

«Est-ce qu’il s’agit d’un rétropédalage de l’exécutif dans la poursuite de son programme de développement?», s’interroge Driss Sentissi. «Que l’emploi soit une priorité est une bonne chose, mais il ne faut pas abandonner les neuf autres engagements», rappelle-t-il. En plus de la création d’un million d’emplois nets au cours de la période 2021-2026, les engagements du gouvernement ont également porté sur l’éducation, la santé, l’habitat, les investissements, l’équipement, la régionalisation, le monde rural et l’activation du caractère officiel de langue amazighe.

Et de mentionner une autre difficulté qui se pose à ce gouvernement, celle concernant la persistance des problèmes dans les secteurs de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur, notamment celui des grèves des étudiants en médecine.

Revenant sur la présentation du bilan de mi-mandat que présentera le chef du gouvernement, le dirigeant haraki a affirmé que les militants du MP seront «attentifs à cet exposé», avant de le soumettre à une profonde analyse.

Concernant le bilan législatif de 2024, le président du groupe parlementaire du MP a reproché au Parlement et au gouvernement les divers obstacles posés aux propositions de son parti. «Le Parlement et l’exécutif ignorent nos propositions de loi sans justification juridique, sachant que la Constitution et le règlement intérieur accordent le droit à l’opposition et à la majorité de soumettre des propositions de loi afin d’accompagner les doléances des citoyens», a-t-il déploré.

Au sujet de l’ouverture de la session parlementaire du printemps, prévue le vendredi 12 avril, Driss Sentissi a assuré que le MP contribuera activement aux débats portant sur un ensemble de projets de loi d’importance, notamment ceux relatifs au Code pénal, au Code du travail et au droit de grève, ainsi que ceux en rapport avec la révision du Code de la famille.

«Sans un Code de travail juste, qui assure aussi bien les droits des employeurs que ceux des salariés, nous ne pourrons pas régler le problème de l’emploi», avertit Driss Sentissi, qui conclut en évoquant «la nécessité de commencer d’ores et déjà à réfléchir sur la réforme de la loi relative aux partis politiques».

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Mannan
Le 11/04/2024 à 15h35