Il n’aura pas fallu longtemps pour que le Parlement européen (PE) se saisisse à nouveau de la question des droits de l’homme au Maroc. Alors qu’une résolution hostile au Maroc a été adoptée le 19 janvier au sujet du prétendu non-respect des droits humains et de la liberté des médias au Maroc, alors qu’une réunion a été annoncée le 9 février, consacrée à l’examen des allégations portant sur l’utilisation par le Maroc du logiciel d’espionnage Pegasus, un séminaire dédié à la «crise des droits de l’homme au Sahara occidental» s’est tenu ce mardi 7 février.
Organisé par l’intergroupe parlementaire pour le Sahara occidental, acquis à la propagande du Polisario, et de fait de l’Algérie, ce séminaire qui mettait à l’honneur la Sahraouie Sultana Khaya était présidé par le président de l’intergroupe et chef du groupe social-démocrate, l’Autrichien Andreas Shieder.
«Ensemble avec Sultana Khaya et les autres membres de l’intergroupe, nous discutons des violations des droits de l’homme dans les territoires occupés. Avec le Morocco Gate, (…) c’est notre devoir de défendre la démocratie et les droits humains», a tweeté à cet égard le chef du groupe parlementaire. Naïveté déconcertante ou subjectivité douteuse? C’est la question qui se pose compte tenu du choix des «victimes» fait par l’intergroupe pour représenter la cause sahraouie.
Les critères de sélection des victimes
Ainsi, alors que Khadijatou Mahmoud, victime d’un viol commis à son encontre par le patron des séparatistes, Brahim Ghali, s’était rendue le 13 octobre dernier au PE à Bruxelles, pour y intervenir dans le cadre d’une audition publique organisée par la Commission des droits des femmes et de l’égalité des genres sur «les violences sexuelles et le viol comme abus de pouvoir», celle-ci s’était vue privée de parole.
Etrangement, cet intergroupe auquel les droits humains au Sahara sont si chers n’a pas daigné entendre la jeune femme, qui accuse Brahim Ghali de l’avoir violée alors qu’elle était âgée de 18 ans.
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Confrontée à la féroce lutte d’influence pratiquée par le Polisario et l’Algérie dans les coulisses du PE, et documentée par un reportage filmé de la chaîne I24NEWS, la jeune Sahraouie n’a pas pu livrer son témoignage ce jour-là. Une injustice toutefois atténuée par sa participation, le lendemain, à une conférence de presse organisée par le Brussels Press Club en présence de l’avocate belge Sophie Michez, qui connaît bien les exactions du Polisario.
Plutôt que la Sahraouie Khadijatou Mahmoud, victime parmi tant d’autres de Brahim Ghali, l’intergroupe parlementaire présidé par Andreas Shieder a préféré soutenir Sultana Khaya. Pourquoi? C’est la question qui se pose.
De victime éplorée à main armée d’un mouvement terroriste, il n’y a qu’un pas
Sultana Khaya, qui se présente à qui veut l’entendre comme une activiste pacifiste, une défenseuse des droits de l’homme, est en réalité, comme en ont été fournies des preuves documentées, un agent qui s’est entraîné dans les camps militaires du Polisario et de l’Algérie.
Habituée des incitations à la haine, au recours à la violence et aux représailles contre les civils, les forces publiques et les membres de leurs familles, ainsi qu’à la destruction des biens publics, celle qui fait l’apologie de la lutte armée s’est engouffrée avec bonheur dans la brèche du Maroc bashing pour tenter de se blanchir après le sévère revers qu’elle avait pourtant subi à l’ONU en 2022.
Bien loin de l’image de la femme victime à l’idéologie pacifiste qui chérit l’amour de l’autre, c’est le portrait d’une tout autre femme qui a été dressé par le représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU, Omar Hilale. Dans des lettres adressées au Conseil de sécurité et au secrétaire général de l’ONU, celui-ci y multipliait les révélations au sujet de la séparatiste enrôlée par le Polisario et formée militairement en Algérie.
C’est ainsi qu’au cours de ses 13 voyages effectués –avec un passeport marocain– entre le Maroc et l’Algérie, et notamment aux camps de Tindouf, depuis mars 2010, que celle-ci a bénéficié, à de nombreuses reprises, d’un entraînement pour utiliser des armes de guerre et a participé à des exercices militaires du Polisario.
Mais Sultana Khaya, cette grande voyageuse qui serait prétendument assignée à résidence au Maroc depuis 2020 alors même qu’elle exerce comme bon lui semble son droit à la liberté de circulation, ne s’illustre pas que par sa formation militaire, mais aussi par les techniques, dispensées par la junte algérienne, de propagande médiatique ou encore de recours à des plaintes fallacieuses auprès des mécanismes onusiens, dans l’objectif de les instrumentaliser contre les autorités marocaines.
Une activité lucrative pour celle qui perçoit de la part de l’Algérie et du Polisario, en contrepartie de ses bons et loyaux services, une subvention mensuelle de l’ordre de 4.300 euros, en sa qualité de présidente d’une soi-disant entité non enregistrée, dite «Ligue sahraouie pour la défense des droits de l’homme et la protection des richesses naturelles».
Désavouée à l’ONU mais pas au Parlement européen
Autre aberration, l’intergroupe parlementaire s’obstine à défendre bec et ongles le Polisario et ses prétendues causes en la personne de Sultana Khaya, alors même que Mary Lawlor, rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l’homme, s’est dessaisie de son cas. Une décision survenue après la confirmation de l’authenticité de photos où l’on peut apercevoir la grande activiste pacifiste habillée d’un treillis militaire, brandissant fièrement une kalachnikov, alors même que l’Algérie et le Polisario affirmaient que lesdites photos étaient truquées.
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Avec la tenue du séminaire de ce mardi, une chose est sûre, le PE prouve à nouveau que ni les droits de l’homme, ni la cause des victimes ne sont ses principaux enjeux. Car donner la parole et glorifier Sultana Khaya tout en refusant le droit à la parole à Khadijatou Mahmoud, ou encore à Hafsa Boutahar, qui accuse le journaliste marocain Omar Radi de viol, ne fait qu’apporter une preuve supplémentaire de la campagne anti-marocaine savamment orchestrée au sein de l’institution européenne.