Un nouveau sommet Ligue arabe-Union africaine a encore échoué, à cause de l’Algérie et ses séparatistes du Polisario. Mais cette fois-ci avant même d’avoir commencé. En effet, le sommet arabo-africain, initialement prévu dans la capitale saoudienne le 11 novembre courant a été reporté à cause d’un bras de fer entre le duo Algérie-Afrique du Sud d’un côté, et l’Arabie saoudite de l’autre. En plus d’un désaccord entre plusieurs pays africains et arabes sur l’attitude à prendre face au conflit de Gaza, l’Arabie saoudite aurait surtout opposé un refus catégorique à toute présence des séparatistes du Polisario parmi les délégations de l’Union africaine.
Le prince héritier saoudien, Mohamed ben Salmane, dont le pays est intransigeant sur la marocanité du Sahara, a transformé le sommet Ligue arabe-UA en sommet Arabie saoudite-Afrique. Organisé vendredi dernier, ce conclave, où d’importants accords de financement de nombreux projets de développement économique, surtout infrastructurels, ont été signés entre le royaume wahhabite et certains pays africains, a été une réussite de l’avis de nombre d’observateurs.
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L’Algérie y était sous-représentée, contrairement à l’Afrique du Sud, représentée à un très haut niveau, en la personne du vice-président, Paul Mashatile. Ces accords de partenariat afro-saoudiens ont fini par convaincre les États africains que la moisson aurait été beaucoup plus fructueuse si le sommet UA-Ligue arabe avait été organisé, et qu’il est temps pour eux de lever l’obstacle qui freine leur coopération avec les pays riches en chassant définitivement la «RASD» de l’Union africaine. Surtout que les médias des séparatistes, émanation de ceux de la junte algérienne, se sont clairement félicités de la non-tenue du sommet arabo-africain, se réjouissant d’un «échec» du Maroc à écarter le Polisario de ce sommet et en saluant les pays africains qui ont «résisté à cette manœuvre» et empêché ce sommet d’avoir lieu.
L’autre échec cuisant pour l’Algérie, c’est sa présence effacée au sommet conjoint entre la Ligue arabe et l’Organisation de la coopération islamique (OCI) samedi dernier, entièrement consacré à la situation à Gaza, et où une soixantaine de pays arabes et musulmans se sont accordés à exiger l’arrêt immédiat des opérations militaires dans l’enclave palestinienne. L’absence du président algérien à ce conclave dédié à la Palestine est tout simplement inexplicable, surtout qu’Abdelmadjid Tebboune ne cesse de se proclamer comme le défenseur invétéré de la cause palestinienne.
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Tebboune a non seulement boycotté ce sommet arabo-musulman de Riyad, auquel a pourtant participé le président iranien, Ebrahim Raïssi, connu pour son hostilité farouche à Israël, mais le président algérien s’y est fait représenter uniquement par un simple ambassadeur, alors que son ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a été envoyé faire une tournée, durant toute la semaine dernière, en Slovénie et en Roumanie. Cela n’a pas empêché la presse algérienne de rapporter qu’Alger a exigé, au sommet OCI-Ligue arabe, où elle n’avait pas voix au chapitre, des mesures fermes contre Israël, mais que des pays qu’elle cite nommément, dont «l’Égypte, la Jordanie, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Bahreïn, le Soudan, le Maroc, la Mauritanie et Djibouti», s’y sont opposés.
Cette tentative de jeter l’opprobre sur les autres pays vise à détourner l’opinion algérienne du délaissement manifeste par Tebboune, et à un moment crucial, de la cause palestinienne. D’ailleurs, il est très probable que le limogeage de l’ex-Premier ministre Aïmene Benabderrahmane, intervenu samedi dernier au moment même où se clôturait le sommet Ligue arabe-OCI, a été sciemment précipité en vue de cacher aux Algériens que le soutien de leur régime au Polisario est bien la principale cause de la politique de la chaise vide, choisie par Tebboune pour manifester son irritation à l’Arabie saoudite, rendue responsable de l’éviction de l’entité fantoche.
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Les jours d’après le sommet saoudo-africain du 10 novembre et celui qui a réuni, le lendemain, la Ligue arabe et les autres pays musulmans laissent donc un véritable sentiment d’amertume et de dépit au sein du régime algérien qui doit regretter de s’être sabordé tout seul dans son milieu continental et régional en optant pour un «jamais sans mon Polisario» qui l’a contraint à une autarcie diplomatique. Un tel forfait de la part d’une diplomatie en perte de tout repère est devenu illisible et incompréhensible de la part de l’écrasante majorité des pairs africains et arabes de l’Algérie.
Pourtant, Tebboune s’est toujours vanté d’avoir redressé la diplomatie algérienne, qui, dit-il, avait «touché le fond» et que «l’Algérie est en train de retrouver son lustre diplomatique», perdu, selon lui, sous le régime d’Abdelaziz Bouteflika, un homme reconnu comme le précurseur de l’âge d’or de la diplomatie algérienne. À contrario, depuis l’arrivée de Tebboune, la diplomatie algérienne n’a connu qu’une accumulation d’échecs, à commencer par le fameux sommet arabe d’Alger en 2022 ou, plus récemment, l’humiliant échec de l’entrée aux BRICS, en août dernier, encore dans toutes les mémoires, tout comme, un mois plus tard, la sortie incontrôlée de Tebboune à la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies où le monde entier a été témoin de son monstrueux mensonge sur l’irréalisable dessalement de plus d’un milliard de mètres cubes d’eau de mer par jour…
Aujourd’hui encore, en boycottant quasiment deux sommets à Ryad, et alors qu’il était habitué à mettre sur le même pied d’égalité la cause palestinienne et son soutien au Polisario, voilà que le régime algérien fait tomber le masque en sacrifiant la cause palestinienne sur l’autel des séparatistes de Rabouni. Il était temps!