«Inside Tangier: Houses and Gardens», paru le 17 septembre, est un beau-livre consacré à la ville du détroit, et plus précisément à ses plus beaux intérieurs.«Ville aux murs blancs perchée entre le Maroc et l'Europe, Tanger a longtemps été un refuge pour les avant-gardes littéraires et artistiques et le mouton noir de l'Europe et de l'Amérique. Aujourd'hui, une nouvelle génération de résidents associe couleurs, motifs et goûts pour créer une esthétique intérieure qui leur est propre» peut-on lire dans la présentation de l’éditeur.
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Inside Tangier explore ainsi une sélection de ces propriétés exceptionnelles et part dans le même temps à la rencontre de leurs habitants excentriques.
«Du marchand d'antiquités et collectionneur Gordon Watson aux architectes d'intérieur Frank de Biasi et Veere Greeney, au défunt designer de mode Yves Saint Laurent et au revendeur d'antiquités Christopher Gibbs».
Un beau livre qui offre, une fois n’est pas coutume, un éclairage rare sur ce style de vie «Tangerine» bohème, parfois extravagant, mais toujours élégant.
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Dans un article de présentation du livre, le magazine Vogue reprend un extrait de l’introduction rédigée par Hamish Bowles, journaliste et éditeur de mode britannique.
«Tanger est un bassin qui vous retient, un lieu hors du temps», avait prévenu Truman Capote dans Vogue américain en 1950. «Les journées glissent moins bien que l'écume dans une cascade» annonce-t-il en préambule.
«Tanger est en effet un lieu étrange et séduisant, qui m’a séduit dès le moment où je suis arrivé pour la première fois au plus chaud de l’été il y a une trentaine d’années. J'étais là-bas pour travailler sur une séance photo de mode sur le thème d'Agatha Christie. Nous avons photographié à l'hôtel Minzah, où les chasseurs à turban blanc vêtus de leurs bloomers écarlates tentaient de porter des verres de thé à la menthe …» écrit Hamish Bowles.
«J'ai découvert un lieu balayé par les vents, chargé de souvenirs portés par des habitants excentriques, dont beaucoup s'étaient échoués sur ses rives sablonneuses avant l'Indépendance en 1956, alors que Tanger était encore un port franc, le modèle réel de la ville qu'ils ont appelée Casablanca, dans le film de 1942» poursuit-il plus loin.
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«La magie de cet endroit était que tous ceux qui avaient choisi de s’établir ici apportaient leur propre fantasme et, aujourd’hui, de nouvelles générations de créateurs de goût ont ré-imaginé certaines des maisons qui résonnaient des rires de ces mandarines, ou ont transformé des maisons de ville élégantes en Marchane, ou maisons minuscules dans la Medina, jadis prospères, (...)
Chacune de ces maisons, cependant, est transformée alchimiquement par la magie de la lumière de diamant marocaine, de sorte qu’elle ne pourrait exister nulle part ailleurs, mais ici, dans cet endroit étrange et en mutation rapide, laide et magnifique tour à tour Méditerranéenne d'un côté et fouettée par l'Atlantique impitoyable de l'autre» conclut le journaliste britannique.