La CAN qui se déroule actuellement en Côte d’Ivoire est porteuse de bien des enseignements. Que ce soit en termes de football mais aussi en matière de politique, car l’un ne va pas sans l’autre. La Coupe du monde du Qatar l’avait déjà démontré, pour peu que l’on sache travailler son image, le football pratiqué à haut niveau représente un formidable outil de soft power.
Mais, à ce petit jeu d’influence, tout le monde ne ressort pas gagnant. Dans le cas du Maroc, notre présence en Côte d’Ivoire a été largement relayée par un public d’influenceurs, parti à ses frais soutenir l’équipe nationale, mais aussi faire la promotion de l’image du Maroc.
Les vidéos de Marocains découvrant la Côte d’Ivoire et faisant découvrir leur culture par la même occasion sont devenues virales et ont participé à une formidable opération de soft power pour le Maroc. Dans la joie et la bonne humeur, ces influenceurs patriotes ont promu les valeurs de fraternité et de partage si chères au Maroc sans compter la promotion incroyable qui a été faite du patrimoine artisanal marocain avec pour star le caftan, porté pour l’occasion par des Ivoiriennes et jusqu’à une présentatrice de télévision locale lors d’une émission dédiée à la culture marocaine.
À travers la musique, la danse, l’humour, la mode, la nourriture…, ces influenceurs amoureux de leur équipe nationale et de leur pays ont participé, sans conteste, à renforcer l’amitié entre les deux pays et à tisser de solides et durables liens entre populations.
Puis, il y a le revers de la médaille avec pour cas de figure, celui de l’Algérie. Tout comme le Maroc, l’Algérie s’est également illustrée par ses influenceurs, à la différence près que ceux-ci ont choisi de ne pas jouer la carte de la fraternité, mais de la division. Une stratégie perdante incarnée par l’influenceuse Sofia Benlemmane, qui s’est forgé une solide réputation de propagandiste de la junte militaire au pouvoir, et qui, à défaut d’avoir fait briller son pays et son équipe, est parvenue à se faire expulser de Côte d’Ivoire. Un billet sans retour que celle qui est présente à tous les matchs des Fennecs, à toutes les manifestations anti-Maroc en France, a gagné pour s’être à nouveau illustrée par la haine, le mépris et le racisme qui la caractérisent, tout autant que le régime qu’elle représente.
Or l’exemple de Sofia Benlemmane est malheureusement loin d’être un cas isolé, car sur les réseaux sociaux les influenceurs algériens se sont illustrés de la même manière, allant jusqu’à traiter les Ivoiriens d’esclaves, critiquant le pays d’accueil de la CAN, ce pays où, selon eux, on manque de tout, pour mieux glorifier l’Algérie, ce pays paradisiaque où l’on ne manque de rien.
Entre l’Algérie et le Maroc, une frontière de plus se trace. D’un côté, un régime à ce point gangrené par la haine et l’incompétence qu’il ne parvient même plus à se rendre compte que ce type de propagande nuit à son image. De l’autre, un pays dont la promotion se fait de manière spontanée par ses citoyens, prêts à se convertir en ambassadeurs de leur culture pour mieux faire briller leur pays dans le monde.