Le Maroc devrait, dans les prochaines années, faire partie des pays producteurs d’énergie nucléaire. C’est en tout cas ce qu’a déclaré le 28 novembre à l’agence Reuters le patron de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Mariano Grossi, cité par le mensuel panafricain Jeune Afrique dans son électronique. Selon ce dernier, une douzaine de pays devraient commencer à produire de l’électricité à partir de sources nucléaires dans les prochaines années, citant, outre le Maroc, le Ghana, le Kenya, le Nigeria, la Namibie, les Philippines, le Kazakhstan ou encore l’Ouzbékistan.
«Si les ambitions du Royaume concernant le nucléaire ne sont pas nouvelles, le gouvernement actuel entend donner un coup d’accélérateur à certains projets en la matière pour renforcer sa souveraineté énergétique», lit-on. Le Maroc accorde une attention particulière aux petits réacteurs modulaires (PRM) du fait de leurs nombreux avantages – notamment leur adaptabilité, qui facilite l’intégration, avait déclaré en septembre Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable.
La ministre a également annoncé que le Centre national de l’énergie, des sciences et des techniques nucléaires (Cnesten) avait décroché le titre de «Centre international désigné par l’AIEA s’appuyant sur des réacteurs de recherche», une avancée lui permettant désormais de servir de plateforme d’apprentissage au niveau mondial.
«En décembre 2022, l’AIEA a d’ailleurs conclu des arrangements pratiques avec l’université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) dans le but d’encourager la collaboration en matière de formation théorique et pratique et de recherche-développement sur les utilisations pacifiques de la technologie nucléaire», indique le dernier rapport annuel de l’agence, cité par Jeune Afrique.
Parmi les pays susceptibles d’aider le Maroc à se doter de l’énergie nucléaire figure la Russie. En octobre 2022, Moscou a en effet approuvé un accord de coopération en matière de nucléaire civil au Maroc. Développement de gisements d’uranium, construction de réacteurs nucléaires, amélioration des infrastructures, développement de station de dessalement, formation du personnel… Le texte signé entre les deux pays porte sur pas moins de quatorze domaines.
«La partie russe a terminé la phase d’étude préalable à la signature d’un accord intergouvernemental avec Rabat. C’est au tour de nos partenaires marocains d’en faire autant, après quoi ce document pourra être signé. Lorsque ce sera fait et que l’accord entrera en vigueur, nos deux pays développeront leur coopération dans ce domaine conformément aux besoins et aux priorités de leurs programmes nucléaires nationaux», déclarait à Jeune Afrique en décembre 2022 Alexandre Kinchtchak, directeur du département Proche-Orient et Afrique du Nord au ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie.