Rien ne va plus entre la Fédération nationale des propriétaires, commerçants et gérants des stations-service au Maroc (FNPCGS) et la ministre de la Transition énergétique, Leila Benali. En cause, le silence persistant du ministère face aux multiples courriers de la Fédération depuis près d’un an. Ces lettres, adressées à la ministre, demandaient l’ouverture d’un dialogue sur plusieurs dossiers sensibles, notamment la légalité de la vente de carburants hors stations-service, la prolifération du marché parallèle et les difficultés économiques que rencontrent les exploitants.
Dans une correspondance adressée à la ministre de la Transition énergétique, dont Le360 détient une copie, la Fédération dénonce «l’expansion inquiétante d’un marché illégal où des carburants seraient vendus à des prix anormaux dans des entrepôts et ateliers non conformes, mettant en danger la sécurité des citoyens» . Selon la Fédération, cette situation «vide les stations de leur rôle traditionnel», favorise une concurrence déloyale et fragilise un secteur déjà menacé par les tarifs préférentiels accordés aux grands clients.
Estimant que la réunion de ce vendredi se tient sans son représentant légitime, la FNPCGS prévient qu’elle rejette par avance tout accord qui pourrait en découler. Elle appelle par ailleurs ses membres à se tenir prêts pour des actions de protestation, allant d’un sit-in devant le siège du ministère à Rabat jusqu’à une grève nationale dont la date sera annoncée ultérieurement.
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Cette escalade illustre un climat de méfiance grandissant entre les professionnels du secteur et le ministère de la Transition énergétique, au moment où le gouvernement cherche à mettre en œuvre de nouvelles mesures de contrôle fiscal sur les produits pétroliers.
Initialement fixée au 1er janvier 2025 par la Loi de Finances 2024, la date d’entrée en vigueur du marquage fiscal des carburants a été repoussée au 1er janvier 2026 par la LF 2025. Ce report a été justifié par les spécificités techniques du marquage fiscal et la nécessité de disposer du temps nécessaire pour sa mise en place dans les meilleures conditions.
Aux dernières nouvelles, Le360 a appris que la ministre de la Transition énergétique a tenté d’apaiser la colère des stations-service. Dans un courriel adressé à la FNPCGS, elle a exprimé sa disponibilité à reprendre le dialogue sur les questions en suspens.
Au moment où nous mettions en ligne, le bureau de ladite Fédération n’avait toujours pas arrêté sa décision quant à la poursuite ou non du boycott de la réunion programmée ce vendredi à 15h.