Les travaux d’infrastructures visant à connecter le port de Nador West Med (NWM) avancent à un rythme soutenu. Plusieurs projets routiers atteignent désormais plus de 80% de réalisation. Pièce maîtresse de ce dispositif, l’autoroute Guercif–Nador, longue de 104 kilomètres, devrait être livrée à l’été 2028.
Ce vaste chantier, explique le quotidien L’Economiste dans son édition du vendredi 26 septembre, s’inscrit dans le cadre du développement du complexe industrialo-portuaire de NWM, conçu pour renforcer la position stratégique du Maroc en Méditerranée occidentale et stimuler la croissance durable dans la région de l’Oriental. L’État, à travers ses établissements publics, en assume la responsabilité, notamment pour les infrastructures de connexion et les travaux hors site.
Les projets routiers et autoroutiers poursuivent quatre objectifs majeurs, souligne L’Economiste. Le premier consiste à améliorer la compétitivité logistique en garantissant des liaisons rapides et fluides vers le port, une condition essentielle pour son positionnement en tant que hub régional. Le deuxième vise à dynamiser l’économie régionale en renforçant l’attractivité des zones industrielles et logistiques, mais aussi en diversifiant les activités économiques locales, du transport au tourisme. Le troisième objectif est d’intégrer NWM aux réseaux nationaux et internationaux, en optimisant les corridors de transport et en réduisant les délais d’exportation. Enfin, le quatrième repose sur la sécurisation des flux grâce à des axes modernisés et mieux protégés contre les accidents.
Trois grands chantiers routiers sont actuellement en cours, complétés par un projet soutenu par la Banque mondiale pour le développement du Nord-Est, ajoute L’Economiste. Au total, plusieurs milliards de dirhams sont mobilisés. L’autoroute Guercif–Nador concentre à elle seule un budget de 7,9 milliards de DH. Longue de 104 km, elle sera dotée de deux fois deux voies, de quinze viaducs, de deux échangeurs principaux, de 53 rétablissements et de 99 dalots.
Parallèlement, une enveloppe de 798 millions de DH est allouée au dédoublement et à la déviation de la RN16 entre Nador et le port, ainsi qu’au renforcement de la RN19 reliant Selouane à Taourirt. À cela s’ajoute un investissement de 1,3 milliard de DH destiné à moderniser plusieurs axes stratégiques: la RN16-B entre Ajdir et le port, la RN2 reliant Al-Aroui à Kassita via Midar et Driouch, ainsi que la réhabilitation de la RR610 entre Seghanghan et Imzouren. Un programme complémentaire porte sur l’entretien et l’amélioration de 500 km de routes rurales, lit-on.
Pour intégrer pleinement la province d’Al Hoceïma à la dynamique économique impulsée par NWM, un budget de 308 millions de DH est mobilisé afin de relier ses zones industrielles au port. Cette enveloppe permettra d’améliorer les conditions de mobilité et de sécurité pour les usagers, en particulier les poids lourds, grâce à la suppression de plusieurs points noirs. La rocade méditerranéenne fait également l’objet de travaux, afin de connecter la province et son aéroport Chérif El Idrissi au complexe portuaire. Ce chantier devrait s’achever avant la fin de l’année.
De son côté, le dédoublement de la RN2 sur un tronçon de 70 km entre Al-Aroui et Kassita mobilise 820 millions de DH. L’objectif est d’élever le niveau de service et de sécurité routière de cet axe, tout en préparant son trafic à la hausse attendue avec l’activité du port. «De tels projets sont essentiels pour une meilleure intégration des villes de Midar, Driouch et Ben Tayeb aux efforts de développement de la région», souligne à L’Économiste Zouhir Bensebou, directeur régional de l’équipement, du transport et de la logistique de l’Oriental.
Enfin, 56 millions de DH sont engagés pour l’entretien de 500 km de routes rurales, tandis que la réhabilitation de la RR610 nécessitera 155 millions de DH.