Les délais de paiement interentreprises s'aggravent et impactent drastiquement les TPE, nous apprend Aujourd’hui Le Maroc dans sa livraison du jour. Le quotidien indique que dans le contexte actuel de crise économique exacerbée par une crise sanitaire féroce, une grande partie des entreprises ne parviennent pas à remplir leurs engagements et les défaillances de trésorerie sont de plus en plus fréquentes, notamment au niveau de la TPE.
Le journal insiste sur le fait que certaines entreprises pourraient être tentées de faire en sorte d’obtenir de leurs fournisseurs des délais de paiement plus longs tout en réduisant les délais de paiement qui bénéficient à leurs clients. «Pour les TPE, la situation est très délicate, notamment en termes d’impact. Il faut se rappeler à ce titre que 99% des entreprises défaillantes sont des TPE. Ces entreprises souffraient déjà fortement des délais de paiement et vont souffrir encore plus avec cette crise», précise Amine Diouri, responsable du programme Inforisk Dun Trade, directeur Etudes et Communication chez Inforisk.
Ce dernier ajoute qu’actuellement, les délais de paiement ont augmenté en moyenne de 50 jours, quelle que soit la catégorie de l’entreprise. On note également que ces échéances se seraient allongées de 50 jours en plus des 212 jours des délais clients initialement constatés à fin 2018 pour les TPE (121 jours pour les PME et 90 jours pour les grandes entreprises).
Par conséquent, ce délai est porté à environ 260 jours pour les TPE durant cette période de crise, tranche Aujourd’hui Le Maroc. «A titre comparatif, les délais de paiement déclarés par les établissements et entreprises publics (EEP) concernant le mois de juillet 2020 au niveau de l’Observatoire des délais de paiement (ODP) sont de 40,50 jours à fin juillet 2020 contre 40,58 jours en juin 2020 et 42 jours à fin décembre 2019. Plus de fermeté avec les mauvais payeurs», poursuit le journal.
Il faut souligner que du côté des mesures prises pour les délais de paiement interentreprises, Info Risk soutient qu’il reste encore du chemin à faire, y compris au niveau de l’application de la loi. «On parle aujourd’hui de sanctions vis-à-vis des entreprises mais quel type de sanctions? Est-ce que ce seront des sanctions fiscales comme l'absence de possibilité de retraitement au niveau comptable pour les dettes qui ne seraient pas payées? Des sanctions de type name and shame? Des amendes? Ce sont des mesures qui existent déjà à l’étranger et qui sont déjà appliquées ailleurs mais qui ne se pratiquent pas au Maroc», fait remarquer Amine Diouri, ajoutant qu’il est aujourd’hui primordial d’envoyer un message fort aux mauvais payeurs.