Armement: en 2023, le Maroc a dépensé avec modération, l’Algérie a cassé sa tire-lire

Un Apache AH-64E, hélicoptère d’attaque américain dont le Maroc s’apprête à recevoir une flotte.

D’après les données de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI), le Maroc gère avec mesure ses dépenses militaires, pendant que l’Algérie continue de son côté à s’enfoncer dans la démesure en y consacrant un budget toujours plus hypertrophié.

Le 23/04/2024 à 13h32

L’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI), spécialisé dans les études sur les conflits et les armements, a dévoilé dans son dernier rapport, publié le lundi 22 avril, le montant des dépenses militaires de plusieurs pays, notamment celles du Maroc et de l’Algérie en 2023. Les chiffres de l’organisme suédois font état d’une légère baisse dans les dépenses du Royaume, et confortent la tendance excessivement dépensière du régime algérien.

«Les dépenses militaires de l’Algérie ont augmenté de 76%, pour atteindre 18,3 milliards de dollars. Il s’agit du niveau de dépenses le plus élevé jamais enregistré par l’Algérie et de la plus forte augmentation annuelle de ses dépenses depuis 1974», constate le SIPRI. «Cette augmentation a été facilitée par une forte hausse des recettes provenant des exportations de gaz vers les pays européens, qui se sont détournés des approvisionnements russes», explique-t-on dans le rapport.

À l’opposé, les dépenses militaires du Maroc se sont contractées pour la deuxième année consécutive, pour se situer à un montant de 5,2 milliards de dollars, selon les estimations du SIPRI. Pour autant, «l’Algérie et le Maroc demeurent de loin les plus grands dépensiers de la sous-région, représentant à eux deux 82% du total des dépenses militaires nord-africaines en 2023», note le SIPRI.

Au niveau continental, les dépenses militaires s’élèvent à 51,6 milliards de dollars en 2023, en hausse de 22% par rapport à 2022, mais à peine de 1,5 % par rapport à 2014. En Afrique subsaharienne, elles ont atteint 23,1 milliards de dollars en 2023, soit 8,9 % de plus qu’en 2022, mais 22% de moins qu’en 2014. «La hausse en 2023 peut être attribuée à l’augmentation de 20% des dépenses du Nigéria -le plus grand dépensier militaire de la sous-région, et aux augmentations notables des dépenses de plusieurs autres pays, dont la République démocratique du Congo (RDC) et le Soudan du Sud», explique-t-on.

Enfin, à l’échelle mondiale, le total des dépenses militaires en 2023 s’est établi à 2.443 milliards de dollars, en progression de 6,8% par rapport à 2022. «Il s’agit de la plus forte augmentation d’une année sur l’autre depuis 2009», remarque l’institut, signalant que le Top 3 des plus grands dépensiers est occupé par les États-Unis, la Chine et la Russie.

Par Saad Bouzrou
Le 23/04/2024 à 13h32